La Seine, on espère s'y baigner après les J.O de Paris 2024 mais pour l'instant, l'état du fleuve ne donne pas vraiment envie d'y plonger. Polluée par le déversement des eaux usées mais aussi par de nombreux déchets, des opérations d'assainissements sont programmées.
Sur la Seine, c'est une pollution invisible mais il suffit d'aller sur les berges inhabitées pour découvrir des décharges sauvages comme près de Méricourt dans les Yvelines : "en fonction des crues, l'eau monte, déverse son lot de déchets et quand l'eau redescend, les déchets restent bloqués avec la végétation (...) donc majoritairement des produits d'entretien et des produits d'hygiène" explique Jérémy Dumaine de l'association "Un Mantois plus propre".
Avec son association, Jérémy organise des campagnes de nettoyage car ces déchets, personne n'est tenu de s'en occuper. "Ce qui nous inquiète c'est qu'à partir du moment où un déchet tombe à l'eau, on a l'impression qu'il n'appartient plus à personne" regrette le jeune homme. Il y a quelques semaines, sous la pression de l'association de Jérémy, Voies Navigables de France a donc accepté de nettoyer ce bras mort de la Seine alors même que cela ne rentre pas dans ses obligations. Situé juste à côté du canal de navigation, c'était devenu une poubelle où s'accumulaient les déchets et même s'il en reste encore un peu, l'avancée est importante.
Des solutions bien installées, d'autres en cours de développement
Dans les Hauts-de-Seine, le Belenos, un bateau-nettoyeur, ramasse les déchets qui flottent sur le fleuve. Jusqu'à 500 tonnes récoltées par an près de Levallois-Perret, un nombre qui atteint 1 200 tonnes dans les zones les plus sales. Du bois, du polystyrène, des caddies, des objets flottants ou métalliques sont ramassés automatiquement par le bateau ou à l'aide d'une grue.
Dans ce combat permanent contre les déchets dans la Seine il y a tout de même de l'espoir. La qualité de l'eau s'est un peu améliorée en une décennie. Rémy navigue depuis 12 ans, il a vu les changements : "la Seine est beaucoup plus propre qu'avant (...) on a une diminution des déchets. Au fil de l'eau c'est beaucoup plus propre par contre sur les berges on a une augmentation des décharges sauvages." déclare le capitaine du Belenos.
Autre solution pour éviter de voir ces déchets jetés dans la rue finir dans la Seine : des filets filtrants à la sortie des égouts.
Une expérimentation testée à Goussainville et qui pourrait se généraliser en Ile-de-France pour qu'enfin la Seine ne soit plus considérée comme une poubelle.
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