À Roland-Garros, on ne s'affronte pas seulement sur la terre battue, il y a aussi une compétition virtuelle. Des matchs qui se jouent sur smartphone pour séduire un public plus jeune.
Il est peut-être la prochaine chance de victoire française à Roland-Garros, Anass Benghazi est un joueur de tennis professionnel et plus précisément, d'e-tennis. Devant le match de Carlos Alcaraz, les doigts sur son écran, Anass s'inspire du joueur espagnol et s'entraîne pour la finale du tournoi d'eSeries de Roland-Garros.
Ce passionné fait partie des huit joueurs qualifiés sur des centaines de milliers de participants à travers le monde. Le jeu mobile auquel il joue est l'un des plus téléchargés de sa catégorie."On glisse le doigt sur l'écran et en fonction de la vitesse du mouvement, la balle va plus ou moins vite (...) c'est très addictif".
Les eSeries 2023
Dans les bureaux du court Philippe Chatrier se cache la finale de l'édition 2023 des eSeries. Le tournoi de Roland-Garros offre, depuis 2018, une compétition de jeu vidéo basée sur une simulation de tennis. Plusieurs licences ont été utilisées mais depuis 2022, les matchs se jouent sur un jeu disponible uniquement sur smartphone.
Théo Reunbot, un streameur plus connu sous le nom de Rivenzi, commente la rencontre aux côtés de Gilles Simon, invité d'honneur de l'édition 2023 et de LittleBigWhale, une autre streameuse : "il y a énormément de gens qui jouent à des jeux mobiles sans se dire joueurs de jeux vidéo (...) donc je pense que ça intéresse la fédération de pouvoir toucher ce très grand nombre de personnes (...) le but c'est de montrer que tout le monde peut participer et peut avoir sa chance" affirme l'animateur du jour.
Un tournoi inclusif
Le jeu vidéo mobile n'est pas le plus répandu chez les fans mais ici, la finale est diffusée sur la plateforme Twitch. Le direct atteint jusqu'à 5 000 personnes en simultané. Objectif ? Rendre le tournoi de Roland-Garros accessible à tous. "L'e-sport c'est une tendance qui va s'inscrire dans le temps, ce n'est pas juste éphémère. Nous aussi on a eu envie de se lancer pour moderniser l'image de Roland-Garros, aller toucher une cible qui est plus jeune, qui ne va pas forcément s'intéresser au tennis de prime abord. Avec le jeu vidéo, ils vont connaître les règles, ils vont s'y intéresser et nous, l'objectif, c'est qu'on leur propose une expérience Roland-Garros" résume Aymeric Labaste, responsable du développement international de Roland-Garros.
Après une défait en demi-finale, ce n'est malheureusement pas cette année que Roland-Garros verra un Français soulever le trophée. Les deux premiers se partagent 5 000 euros, preuve que l'économie de l'e-sport est en plein essor.
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