Comment garantir l'accès aux soins dans les déserts médicaux. Alors que beaucoup d'hôpitaux ont du mal à faire tourner leurs services, certains soignants dénoncent une forme de privatisation des soins. Dans l'Essonne, l'installation d'une IRM privée fait polémique.
À l'hôpital de Dourdan, certains membres du personnel médical sont déçus. Ils souhaitaient voir leur établissement dôté d'une IRM mais la municipalité a monté un partenariat avec le privé pour installer l'appareil en centre-ville avec l'accord de l'ARS (Agence Régionale de Santé).
Une situation qui inquiète le comité de défense de l'hôpital de Dourdan : "Vous avez eu un AVC, vous êtes dans votre chambre, on doit vous faire passer une IRM et au lieu de vous la faire passer à l'hôpital, on vous emmène à un kilomètre d'ici, en centre-ville", dénonce Sandra Boyer, une membre du comité.
Paolo de Carvalho, le maire de la commune, s'explique sur ses choix : "Ça ne change rien [...] puisque la plupart des IRM qui sont passées en France sont des soins programmés. Ensuite, ça permet d'avoir une liaison entre les médecins de ville et les médecins d'hôpitaux et c'est ça qui a motivé notre choix".
Des revendications dans tout le département
À Étampes (91), le sentiment de colère se propage aussi chez les soignants. Un rassemblement avait lieu devant l'hôpital. Ici, c'est un projet de clinique privée qui dérange : "Dans cette clinique privée vont être donnés des soins de suite et de réadaptation. Ce sont des soins que nous faisions sur l'établissement et les services ont fermé par faute de moyens, par faute d'investissements financiers", signale Corinne Aubin, aide-soignante à l'hôpital d'Étampes et représentante syndicale CGT.
Entre soins publics ou privés, dans un contexte de désert médical, le patient, lui, n'a pas toujours le choix.