Pas de rentrée scolaire dans un collège classé en REP faute d'infirmier et d'assistant social

Les parents d'élèves du collège Travail-Langevin à Bagnolet en Seine-Saint-Denis se mobilisent avec l'équipe éducative depuis la rentrée scolaire. Ils dénoncent l'absence de personnel médico-social dans cet établissement classé en REP, Réseau d'éducation prioritaire.

Aucun cours ou presque, pour les 500 élèves du collège Travail-Langevin. Depuis le début de la semaine, les parents et enseignants se mobilisent. Ils demandent le recrutement d'un ou une infirmière scolaire et d'un ou une assistante sociale.

"Ces postes sont à pouvoir depuis un an maintenant !", explique Armelle Barré, une mère d'élève. "Vous le savez peut-être, les infirmier-es, en début d'année, établissent notamment les plans d'accueil individualisés pour les élèves qui en ont besoin (élèves cardiaques, diabétiques, etc.). Quant au poste d'assitant-e social, il est plus que nécessaire dans un collège où 70% des élèves sont boursier-es avec des problématiques sociales extrêmement importantes !", dénonce-t-elle.

Elle déplore également le nombre insuffisant d'AESH au sein de l'établissement,"des personnels essentiels pour accompagner les élèves de situation de handicap".

Huit autres écoles du secteur concernées

L'absence de ces postes socio-éducatifs ne touche pas uniquement le collège Travail-Langevin mais huit autres écoles du secteur. "Je n'étais pas au courant que mon enfant allait à l'école maternelle depuis un an, et qu'il n'y avait pas non plus d'infirmière. Je tombe des nues", affirme Aminta Sakho, une mère de famille venue bloquer l'entrée de l'établissement ce vendredi matin.

"C'est révoltant. Je peux comprendre qu'il y ait des difficultés de recrutement. Mais pourquoi, nous, en tant que parents, nous ne sommes pas informés ? C'est un manque d'estime envers les parents d'élèves et les élèves. Pourquoi on ne nous considère pas ? Parce que nous sommes dans le 93 ?", s'interroge-t-elle.

Alexis Corbière, député LFI de Seine-Saint-Denis a apporté son soutien aux parents et enseignants du collège. Il affirme avoir alerté par courrier le ministre de l'Education nationale et la rectrice de l'académie de Créteil.

Locaux sans isolation, pollution sonore, remontées d'égouts avec développement de moisissures, réseau informatique défaillant... La vétusté de l'établissement qui date des années Trente, est également pointée du doigt par les enseignants et les parents. Il devrait être reconstruit sur un autre site en 2026.

"Un vide sanitaire et social"

Ce vendredi matin, les parents ont bloqué l'accès au collège. Mais la mobilisation a débuté dès la rentrée scolaire, lundi dernier.

Si lundi et mardi, les collégiens ont été accueillis, dès le mercredi 6 septembre, les enseignants ont fait valoir leur droit de retrait. "Les conditions sociales et sanitaires nous semblent inacceptables, puisque pour la deuxième année de suite, on n'a pas d'assistant social, ni d'infirmier scolaire, pour accueillir les élèves et leurs familles", pointe Sébastien Marguet, professeur de français au collège Travai-Langevin. "Le travail d'accompagnement n'est pas assuré dans toutes les écoles du quartier et dans notre établissement. Les urgences, nous pouvons les gérer, mais le travail de fond d'éducation à la santé, le suivi de dépistage auprès des plus petits et des grands, n'est pas fait", poursuit-il.

Jeudi, ce sont les parents qui ont pris la relève, en bloquant l'entrée du collège. Aucun cours n'a pu être assuré. Une délégation d'enseignants et de parents s'est ensuite rendue, en vain, à l'inspection académique afin d'obtenir une audience et exposer leurs revendications.

Ce vendredi matin, les parents et professeurs ont été reçus par le directeur de cabinet de l'inspection d'académie.

Avec Morgane Prévost

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