L'Assemblée nationale discutera le 9 février de deux amendements adoptés hier en commission. Ils visent à faciliter le retrait de l'autorité parentale en cas de sévices commis devant ou sur les enfants. Il faut dire que ces violences ont augmenté de 18% en Ile-de-France en un an. Pour comprendre comment sont gérées ces situations difficiles, nous avons passé la journée avec une brigade du commissariat de Créteil.
Dans les commissariats, ce sont les policiers de la Brigade Locale de Protection de la Famille qui sont en charge de cette problématique. À Créteil, six enquêteurs recueillent la parole des victimes et mènent les investigations. Enfants maltraités, femmes battues, pas un jour ici sans une nouvelle procédure. La violence conjugale représente la grande majorité des dossiers traités. "Au niveau du commissariat il y a beaucoup de dispositifs qui ont été mis en place pour une meilleure prise en charge de la victime." assure Chrystèle Tabel-Lacaze, commandant au commissariat de Créteil.
A l'accueil, un tableau un peu spécial, le TAC (Tableau Accueil Confidentialité), permet à la victime de désigner le motif de sa venue en toute discrétion. Si elle choisit le bouton orange "viol, agression sexuelle, violences conjugales ou intrafamiliales", elle est considérée comme une victime prioritaire et est alors reçue immédiatement et dirigée vers une personne qui peut la prendre en charge.
Dans le département de la Seine-Saint-Denis, précurseur en termes de lutte contre les violences conjugales, les chiffres ont bondi de près de 23% en 2022. Pour autant, le procureur du tribunal judiciaire de Bobigny tient à les nuancer :
Paradoxalement, moi je me réjouis de l'augmentation des chiffres en la matière. Parce que je considère (...) qu'il faut impérativement que les victimes prennent l'habitude de venir déposer plainte et que cette augmentation est essentiellement liée à la qualité de l'accueil dans les commissariats, à la qualité de traitement et à la façon dont la justice donne suite.
Eric Mathais, procureur du tribunal judiciaire de Bobigny
Chiffres clefs
Entre 2017 et 2021, le nombre de condamnations en matière de violences au sein du couple a augmenté de 100% en Seine-Saint-Denis. Elles augmentent en moyenne de 18% en Ile-de-France :
- 29% à Paris
- 22,8% en Seine Saint-Denis
- 22,5% dans l'Essonne
- 17,7% dans le Val d'Oise
- 15% dans le Val de Marne
- 14,2 % dans les Yvelines,
- 11,5% dans les Hauts-de-Seine
- 7,8 % en Seine et Marne
Des chiffres qui se situent dans la moyenne nationale, elle aussi en hausse et ce, malgré la volonté du gouvernement de faire de la lutte contre les violences conjugales une priorité nationale.
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