La polémique enfle après l'autorisation de l'exploitation de la carrière de gypse sur le fort de Vaujours, en Seine-Saint-Denis. Voulue par la plus grande usine de plâtre d'Europe, cette décision n'est pas approuvée par les associations de protection de l'environnement et certains élus. Ils redoutent la pollution des sols.
Dans deux ans et demi, le fort de Vaujours, à l'abandon, devrait laisser place à une carrière à ciel ouvert. Un arrêté préfectoral vient d'autoriser l'usine voisine Placoplatre et ses 400 salariés, à y extraire du gypse, ce minerai qui sert à la fabrication du plâtre :
"Inacceptable" pour Francis Redon, militant écologiste et président d'Environnement 93. Il va déposer un unique recours devant les tribunaux. D'après lui, "on se fout du climat, on se fout de la biodiversité, on connaît l'impact de l'uranium qui a été utilisé ici. C'est un uranium qui n'est pas détectable par les procédures habituelles, il faut aller au plus près des particules pour déterminer qu'elles sont présentes et donc ce sont des particules qui présentent un risque si elles sont inhalées".
De nombreux doutes
Au fort de Vaujours, l'armée française a testé le détonateur de l'arme nucléaire durant 40 ans. Les sols ont-ils été contaminés ? Par quels produits ? L'État oppose le secret-défense à ces questions. Pourtant, depuis des années, les habitants s'inquiètent de la présence de radioactivité et d'un taux anormalement élevé de cancers dans le secteur.
Les élus en appellent au principe de précaution : "il y a eu un arrêté interpréfectoral qui demandait qu’on fasse attention aux possibles résidus chimiques et radioactifs" dévoile Dominique Dellac, vice-présidente du Conseil départemental.
De son côté, Placoplatre assure prendre toutes les précautions pour continuer de dépolluer les sols et pour éviter d'extraire du gypse radioactif.
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