L'inquiétude d'une cinquantaine de personnes en grande précarité à Argenteuil. À partir du 31 juillet, elles ne savent pas où elles pourront s'abriter de la chaleur et se reposer car ce jour-là, le centre d'hébergement d'urgence va fermer. La mairie promet des solutions mais elles tardent à venir pour les intéressés qui ont décidé de se mobiliser.
Fin juillet, le centre d'hébergement d'urgence qui loge Farid Bouaner depuis un an va fermer : "on nous a donné un papier en nous disant de quitter les lieux le 31 à 17h" raconte le bénéficiaire de l'accueil de nuit. Même sentence pour Driss, un ouvrier du bâtiment qui ne trouve toujours pas de logement. Anne-Marie, elle, squatte à droite, à gauche, mais vient manger ici tous les midis.
Elle a trouvé ici une famille, des amis en grande précarité qui refusent la fermeture des lieux. Ils se sont réunis aujourd'hui devant le bâtiment pour contester la fermeture. Parmi les manifestants, Imed, un habitué de l'accueil de jour : "en fait je dors dans mon camion parce que je n'ai pas trouvé ailleurs et je viens ici pour prendre une douche, pour l'hygiène et pour manger. Ils ferment en fin de mois et qu'est-ce qu'on va devenir ?". Le centre d'hébergement est aussi un lieu sécurisé, notamment pour les femmes, d'après Anne-Marie : "il y a un gardien toute la journée donc on est en sécurité, ce qui n'est absolument pas le cas dans la rue".
Pour Omar Slaouti, conseiller municipal d'opposition du groupe "Argenteuil tous ensemble" : "en tant que citoyens et conseiller municipal d'opposition, on estime qu'on ne peut pas mettre des gens dans la rue en plein été parce que l'été tue plus que l'hiver finalement et qu'on a 18 personnes qui sont accueillies en accueil de nuit et 102 personnes qui sont inscrites pour l'accueil de jour et ça, ça ne peut pas disparaître de la ville, ça ne peut pas être rasé et balayé d'un revers de la main".
Une volonté politique
L'hébergement d'urgence n'est pas une compétence municipale rétorque la mairie d'Argenteuil. Elle préfère transférer l'accueil et le suivi des sans-abri aux associations spécialisées payées par l'Etat. Elle leur prête néanmoins quelques appartements comme tremplin vers l'insertion.
À deux pas de la gare, le centre d'hébergement sera remplacé par de nouvelles constructions. "Le centre-ville d'Argenteuil c'est beaucoup, beaucoup, beaucoup de social, ce qui nous a fait beaucoup souffrir dans la ville et notamment au niveau des commerces et si on veut faire rebouger tout cela, il faut qu'on amène de la mixité et la mixité sera apportée par un peu plus de propriétés" explique Georges Mothron, le maire de la commune. La mairie d'Argenteuil le promet, elle cherche des solutions transitoires pour que le public du centre d'hébergement trouve une alternative à la fin du mois.
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