C'est une première à la prison de la Santé. Un job-dating pour les détenus en fin de peine. BTP, livreur, magasinier, de nombreux emplois ont été proposés pour que les personnes incarcérées aient un métier dès leur libération. Une activité professionnelle diminue considérablement les risques de récidive.
Les détenus participants sont à quelques semaines de sortie de prison. Pour s'y préparer, reprendre confiance en eux, ils bénéficient depuis trois mois d'un suivi personnalisé. Si certains appréhendent le retour à une vie active, d'autres ont hâte de travailler.
Derniers conseils avant la rencontre avec les employeurs, récaptiulatif des activités et des expériences de chacuns et les détenus sont prêts à passer devant les recruteurs. Tous espèrent décrocher un emploi, une garantie de stabilité, une des clefs pour ne pas replonger une fois sortis.
Dans une célèbre enseigne de restauration, une cinquantaine de postes en CDI sont à pourvoir. D'après Johanna Martel, chargée de développement et de recrutement chez Domino's Pizza, "bien souvent ce sont des profils qui sont boostés à la sortie donc qui sont encore plus motivés qu'une personne lambda donc généralement ils ont des beaux projets derrière pour pouvoir se réinsérer et tourner une nouvelle page".
Sensibiliser les entreprises
Pour ce premier job-dating organisé à la Santé, une trentaine d'entreprises et d'associations ont accepté de franchir les portes de la prison malgré les préjugés tenaces. "Je ne le cache pas, il y a certains employeurs qui ne jouent pas le jeu puisque quand vous avez l'étiquette "détenu" vous l'avez pratiquement presque à vie. Aujourd'hui la mission locale de Paris a essayé de sensibiliser les employeurs et les partenaires avec lesquels nous travaillons, avec lesquels ont sait très bien que c'est plus l'être humain avant tout que le passage en détention" témoigne Jérôme Jaeques, chargé de projet justice pour la mission locale de Paris.
Pour Atena Lazbleiz, directrice pénitentiaire d'insertion et de probation,"ce job-dating permet aux personnes détenues de voir que les employeurs prennent de leur temps pour venir à leur rencontre et qu'une fois qu'ils sont passés par la case prison tout n'est pas fini pour eux".
Un autre forum sera organisé à l'automne alors que ces jeunes détenus auront déjà été libérés, mieux armés que jamais pour se réinsérer.
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