La majorité des élèves reprendront l'école lundi mais pour les apprentis dans les CFA, c'est déjà fait. Une éducation pratique qui attire de plus en plus de candidats mais une inquiétude qui pèse sur ces centres de formation. Une mesure gouvernementale doit réduire de 6 millions d'euros le budget des CFA d'Île-de-France.
Au CFA (centre de formation d'apprentis) du Pays de Meaux de Chauconin-Neufmontiers (77), le programme s'annonce chargé. 80% d'élèves ont obtenu leur baccalauréat l'année dernière et les formateurs visent le même objectif pour 2024 : "Les examens arrivent vite, courant mai-juin déjà c'est parti donc il va falloir vite boucler le programme", annonce Alexandre Verbruggen, formateur au CFA du Pays de Meaux, en plein cours de maintenance automobile.
Pour certains jeunes, c'est peut-être leur dernière année sur les bancs. Ils n'excluent pas de travailler dès l'an prochain dans un garage. Et pour cause, le secteur recrute : "On a fait les trois ans d'alternance, ça veut dire qu'on a déjà une expérience. Les patrons aiment ça, je pense qu'on peut trouver facilement du travail", affirme Théo Emery, l'un des apprentis.
Au CFA du Pays de Meaux, on passe de la mécanique à la pâtisserie. Des dizaines de métiers sont enseignés et en ce jour de rentrée, le directeur n'est pas peu fier. L'école compte toujours plus d'apprentis, plus 29 contrats en une semaine, "ce qui me laisse vraiment optimiste sur l'engouement" assure Romual Carré.
Un engouement toujours présent pour un budget en baisse
500 à 600 jeunes devront donc être formés mais avec une coupe dans le budget. Le gouvernement a décidé, cet été, de réduire les dotations attribuées aux CFA. Une coupe qui inquiète le directeur : "C'est le paradoxe, c'est que je vais avoir énormément d'apprentis et de moins en moins de financement pour acquérir ou renouveler des matériels nécessaires à leur formation".
Ces établissements doivent constamment investir pour rester au diapason technologique des entreprises à l'heure où le numérique fait irruption dans tous les secteurs. "Tous ces appareils-là ce sont des milliers d'euros, [...] c'est du matériel qui va rester quelques années mais ça se renouvelle régulièrement", confirme Frédéric Soares, responsable du pôle automobile au CFA du Pays de Meaux.
En Île-de-France, 10 établissements seraient concernés par la coupe budgétaire, ce qui compliquerait la formation de 10 000 apprentis dans la région.
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