Deux jours après les violences à Paris dans le sillage des "gilets jaunes", 139 suspects majeurs ont été présentés à la justice tandis que 111 ont vu leur garde à vue prolongée, a annoncé lundi le parquet de Paris. Dès lundi, des dizaines de suspects seront jugés en comparution immédiate.
Dès lundi, des dizaines de suspects seront jugés à Paris lors d'audiences en comparution immédiate, dont le nombre été doublé pour faire face à un "afflux considérable", avait précisé dimanche le procureur de la République Rémy Heitz, assurant que le parquet de Paris n'avait "jamais eu à gérer un nombre aussi important de gardes à vue".
Le nombre exact de comparutions immédiates devrait être connu un peu plus tard dans la matinée mais ce sont déjà cinq audiences, contre trois habituellement, qui ont déjà été programmées lundi après-midi, dont trois dédiées uniquement au jugement de ces suspects.
Les prévenus devront répondre des chefs d'"actes de violence sur personne dépositaire de l'autorité publique", "dégradations sur des biens destinés à l'utilité publique", "regroupements en vue de commettre des violences", ou encore "port d'armes", des qualifications passibles de 3 à 7 ans d'emprisonnement, selon le procureur. Parmi ces gardes à vue, 81 procédures visant des majeurs ont été classées sans suite, a indiqué le parquet.
L'Arc de Triomphe tagué et saccagé, des grilles du jardin des Tuileries arrachées, des véhicules incendiés, des magasins pillés... Au total, 412 personnes ont été interpellées samedi, avait précisé dimanche le préfet de police Michel Delpuech, évoquant "des violences d'une gravité sans précédent". En particulier, "249 feux" ont été recensés par les pompiers, visant "112 véhicules, 130 mobiliers urbains" et "six bâtiments", et les forces de l'ordre ont été visées par "des jets de marteaux", de "billes en acier" ou de "gros boulons", a énuméré M. Delpuech.
Les investigations vont se poursuivre pour permettre d'identifier d'éventuels auteurs d'actes de violences commis à l'Arc de Triomphe et du vol d'un fusil d'assaut dans un véhicule des forces de l'ordre.