Violences policières : marche à Paris en hommage à Cédric Chouviat

Il y a un an jour pour jour Cédric Chouviat était plaqué au sol lors d’un contrôle policier à Paris. Il décédera 2 jours plus tard. Une marche est organisée en sa mémoire cet après-midi. Sa famille demande toujours la suspension des policiers mis en cause.

Ce père de famille mort à l’âge de 42 ans est devenu l'un des symboles des violences policières. La marche en sa mémoire partira à 14 heures place de l' Uruguay dans le 16e arrondissement et prendra fin sur le lieu du contrôle policier Quai Branly. "C'est une marche pour le respect de Cédric, pour que sa mémoire ne s'éteigne pas. On a besoin de cela, nous pour vivre et pour survivre", témoigne Christian Chouviat, le père de la victime dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux.

Cédric Chouviat a été plaqué au sol avec son casque de moto sur la tête lors d’un contrôle policier le 3 janvier 2020 Quai Branly provoquant son malaise. Transporté dans un état critique à l'hôpital, il est mort le 5 janvier. Selon une première autopsie, Cédric Chouviat est décédé d’une asphyxie avec fracture du larynx.

"Quatre policiers m'ont tué. Moi, mort le 3 janvier. Eux, toujours policiers".

Les avocats de la famille Chouviat, Maîtres William Bourdon, Vincent Brengarth et Arié Alimi, multiplient depuis un an et sans succès les courriers et interpellations publiques pour obtenir la suspension des 4 fonctionnaires de police. Pour les avocats, "l'absence de mesure administrative provisoire" à l'encontre des fonctionnaires mis en cause, "incohérente au regard de la terrible gravité des faits, traduit manifestement une tolérance de la part de la hiérarchie, incompréhensible et insupportable pour la famille."

Quatre policiers ont participé à ce contrôle. Trois ont été mis en examen pour "homicide involontaire", tandis qu'une quatrième policière a été placée sous le statut de témoin assisté.

"J'étouffe"

Selon l'Inspection générale de la police nationale, l'un des quatre policiers a pratiqué sur Cédric Chouviat un "étranglement arrière" pour l'amener au sol, une technique controversée dont l'ex-ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a annoncé en juin le futur abandon.

Dans leur compte-rendu initial d'intervention, daté du jour des faits et signé par la policière au nom des quatre membres de l'équipage, les policiers ne faisaient pas état de cet "étranglement arrière". Mais des vidéos, tournées notamment par la policière et par Cédric Chouviat, ont apporté des éléments déterminants au dossier d'instruction. L'IGPN a ainsi pu établir que M. Chouviat avait déclaré à plusieurs reprises "j'étouffe" avant son malaise. Elle a aussi établi que les gestes de secours n'ont été pratiqués, comme l'ont relevé les juges, qu'"à l'issue d'une période de flottement relativement longue".

Aujourd'hui, les juges d'instruction envisagent une reconstitution sonore des événements, afin de déterminer si ces mots de détresse étaient audibles dans le contexte bruyant de la scène.

Manifestation contre les violences policières et la loi "Sécurité globale"

Le cortège qui partira à 14 heures rendra également hommage  à "toutes les familles de victimes" de violences policières.

Les violences policières nous séparent des défunts. Ce qui nous réunit ce sont les dénis de justice

Diané Bah

Diané Bah, le frère d' Ibrahima Bah, un jeune homme de 22 ans décédé en octobre 2019 lors d'un contrôle à Villiers-le-Bel sera présent cet après-midi. "Il est important d'être là pour soutenir la famille Chouviat. Ils ont toujours été présents pour nous. On se sent tous d'une même famille.  C'est paradoxal car quand l'on parle de famille on parle de paix et bonheur. Là c'est un drame qui nous réunit. Les violences policières nous séparent des défunts. Ce qui nous réunit ce sont les dénis de justice" affirme-t-il.  Pour lui, l'objectif n'est pas forcement de sanctionner les policiers : "la sanction n'est qu'une étape, l'objectif final est de mettre fin aux violences policières et à l'injustice dans un pays démocratique" poursuit-il.

Les opposants à la proposition de loi "Sécurité globale" ont aussi appelé à manifester. Dans le collimateur : l' utilisation des drones, le fichage ou le transfert des compétences de la police nationale vers la police municipale.

           

 

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