Cinquante personnes, dont six commissaire-priseurs et les fameux "cols rouges", chargés de la manutention et du transport d'objets destinés aux ventes de l'Hôtel Drouot, ont été renvoyées en procès à Paris pour de nombreux vols.
Le scandale avait éclaté fin 2009 et les premiers vols visés par l'ordonnance de renvoi en correctionnelle remontent à début 2006, a précisé la même source.
L'enquête pour association de malfaiteurs a mis au jour les pratiques de certains commissionnaires, les "cols rouges", soupçonnés de vols lors d'inventaires de succession et d'enlèvements des objets et oeuvres d'art destinés aux enchères.
Les objets étaient stockés puis mis aux enchères au célèbre hôtel des ventes parisien au profit des commissionnaires de Drouot. Les policiers avaient notamment retrouvé un tableau attribué à Gustave Courbet.
Les commissaires-priseurs, parmi lesquels figurent Claude Boisgirard, Hubert Brissonneau, Philippe Lartigue ou Eric Caudron, sont soupçonnés d'avoir fermé les yeux sur ces agissements et d'avoir accepté de vendre des objets, dont ils connaissaient l'origine frauduleuse, pour le compte des "cols rouges", appelés aussi les "Savoyards".
Le scandale avait mis en lumière cette corporation, regroupée au sein de l'Union des commissionnaires de l'hôtel des ventes Drouot (UCHV).
C'est en 1860, année du rattachement de la Savoie à la France, que Napoléon III avait octroyé aux Savoyards et Haut-Savoyards émigrés à Paris le monopole du transport et de la manutention à l'hôtel des ventes. Les "cols rouges", qui devaient leur surnom au col rouge mao de leur vareuse noire sur laquelle était brodé en or leur numéro, étaient limités à 110 et chaque nouveau était coopté par un ancien, à qui il rachetait la fonction.
L'UCHV a aussi été renvoyée en correctionnelle en tant que personne morale pour vols en réunion dans un local destiné à l'entrepôt de biens et association de malfaiteurs.
Face au scandale, Drouot avait changé de prestataire depuis l'automne 2010.
A l'automne 2011, un site internet avait été ouvert à destination du public et de potentielles victimes, présentant 6.000 tableaux, sculptures, pièces d'argenteries présumées détournées. Ces objets avaient été saisis par les enquêteurs de l'Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC), lors de 147 perquisitions.