Au Grand Palais Immersif, Miguel Chevalier, l'un des pionniers de l'art numérique offre au public une expérience sensorielle grâce à des installations interactives qui évoluent avec le contact des visiteurs.
C'est une exposition pour se faire pixéliser. Ici, les visiteurs ne contemplent pas l'œuvre mais c'est l'œuvre elle-même qui les scrute. Six écrans décomposent les corps au gré des mouvements. Derrière ses créations artistiques se cachent des algorithmes très complexes, bien difficiles à déchiffrer. "Ça me rappelle des programmations qu'on faisait quand j'étais jeune. Je ne comprends pas !", réagit un visiteur interloqué.
Comment se représenter le cyberespace ? L'artiste Miguel Chevalier qui a conçu cette exposition, l'imagine à sa manière à travers ses réseaux filaires qui se composent et se réajustent en permanence L'I.A, l'intelligence artificielle bien sûr est à la manœuvre mais alors l'I.A est-elle une artiste ?
À l’aide d'un texte, l'artiste, le vrai, dicte à l'I.A son idée. Ensuite la machine invente le reste. "Il faut déjà imaginer ce que l'I.A va créer en amont. Il faut que l'artiste réfléchisse un peu dans un premier temps et puis il faut refaçonner à ce que l'I.A à créer. Donc je pense que oui, c'est une création", commente cet autre visiteur.
Une expérience immersive
Dans une immense salle, le dialogue humain et machine se veut encore plus immersif. L'image et même la musique se génèrent à partir des déplacements des visiteurs. "On va voir les enfants qui vont courir et sauter dans tous les sens ; on peut avoir des adultes qui vont tout simplement s'allonger. C'est ça qui est intéressant puisqu'en fonction de ce qui se passe autour, l'œuvre n'est jamais la même chose, vous pouvez rester une demi-heure, vous ne verrez jamais deux fois la même chose", explique Marine Cagniet, responsable d'exploitation Grand Palais Immersif.
L'exposition PIXELS est poétique et colorée mais pose aussi la question de la place de l'art numérique génératif. À voir jusqu'au 6 avril au Grand Palais Immersif, 110 rue de Lyon, Bastille.