Professeurs, parents et élèves sont appelés à manifester samedi à Paris contre la réforme du collège, un rassemblement qui pourrait être important après des journées de grève au succès mitigé. Le départ de la manifestation aura lieu à 13h30 de Port-Royal.
L'intersyndicale, qui regroupe une dizaine d'organisations dont le Snes, premier syndicat dans le secondaire, et le Snalc, en pointe dans la lutte contre les textes de la rue de Grenelle, organise une marche nationale, à partir de 13H30, au départ de Port-Royal.
Le Snes table sur "une des plus grandes manifestations du second degré de ces dernières années", sans vouloir donner d'estimations. Il a affrété des cars depuis plusieurs villes de province pour acheminer les manifestants.
Rallier les familles
Si les organisateurs espèrent rallier un certain nombre de familles, y compris du privé, aucune grande fédération de parents d’élèves n’appelle à battre le pavé, du moins nationalement. Car à la Peep, par exemple, la fédération du Rhône dit soutenir la manifestation.
Sur les banderoles, on lira le refus de l’interdisciplinarité et de l’autonomie accrue des établissements, deux principes au cœur de la réforme. Il sera aussi question du devenir – plus qu’incertain aux yeux de leurs professeurs – de disciplines telles que le latin et le grec, ou encore de l’allemand, qui pourrait sortir affaibli de la suppression partielle des classes bilangues.
Il est probable qu’une partie des manifestants profitera aussi de ce rendez-vous pour critiquer plus largement la politique éducative du gouvernement, s’agissant en particulier de la refonte des programmes et du brevet, qui entre en vigueur, là encore, l’an prochain, de même que le nouveau socle commun de connaissances et de compétences.
Selon Roland Hubert, cosecrétaire général de l'organisation, la réforme de la ministre de l'Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem apportera "inégalités croissantes entre les élèves, les établissements et les personnels", "destruction progressive" de l'enseignement par discipline, "augmentation de la charge de travail", "remise en cause de la liberté pédagogique" des enseignants, etc.
Remobilisation ou baroud d'honneur ?
Cette manifestation fera-t-elle plier le gouvernement? Jusqu'ici, la ministre s'en est tenue à son leitmotiv, même après les trois journées de grève en mai, juin et septembre: "La réforme a été adoptée et elle s'appliquera".
Mais les syndicats hostiles répètent qu'elle ne pourra pas être appliquée dans les faits si les profs refusent de suivre les directives, une fois dans leur classe.
Et les organisations ont d’ailleurs programmé cette manifestation, hors temps scolaire, pour que les enseignants puissent prendre part à la contestation sans forcément perdre une journée de salaire.
Ifop / @soseducation: 61% des Français opposés à la réforme présentée par @EducationFrance pour le collège. pic.twitter.com/x1Gcf4CmrM
— Ifop (@IfopOpinion) 10 Octobre 2015
Leur principale revendication, l’abrogation de la réforme, a en tout cas peu de chance d’être entendue par le gouvernement, qui a choisi de faire passer son projet par décret dès le printemps dernier.