A une semaine du premier tour de l'élection présidentielle, nous nous sommes interrogés sur le vote des Français de religion musulmane. Au congrés des Musulmans de France, ex Union des organisations islamiques de France, qui se tient chaque année au Bourget, une seule consigne : "Allez voter"!
"Allez voter!" A une semaine de la présidentielle, voici la consigne donnée aux milliers de visiteurs de la 34e rencontre annuelle des "Musulmans de France" qui se tient au parc des expositions du Bourget en Seine-Daint -Denis jusqu'à demain lundi,"La consigne que nous vous donnons, c'est: votez ! Il faut aller voter !"
Amar Lasfar, président des "Musulmans de France".
Amar Lasfar a rappelé qu'aucune consigne de vote n'a jamais été donnée aux visiteurs et a souhaité rappeler qu'il faut " voter en tant que citoyen, pas en tant que musulman".
Lors de son discours, Amar Lasfar, a aussi rendu un hommage à l'ancien ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve dont les "discours allaient dans l'apaisement, le respect du culte musulman". Le président de l'organisation a néanmoins exprimé "des déceptions", à propos du quinquennat de François Hollande comme Le mariage pour tous, la déchéance de nationalité.L'Election présidentielle de 2017: incertidude
Selon des études, lors de la présidentielle de 2012, le candidat PS a été massivement choisi par les musulmans. Un vote homogène. Aujourd'hui à 8 jours du premier tour, chez les visiteurs, l'incertitude domine. Au stand de l'Union des jeunes musulmans (UJM), association qui compte 500 membres, on explique qu'hormis celui de Marine Le Pen, les noms des quatres principaux candidats en tête dans les sondages circulent. Iaad Ben Dhia, 24 ans, le président de l'UJM, l'Union des jeunes Muslmans de France, refuse de "mettre la question de la laïcité devant les autres"."On a d'abord les mêmes préoccupations que n'importe quel jeune". On cherche un travail, un futur dans lequel on se sente bien". Iaad Ben Dhia, président de l'UJM.
Comme le reste du corps électoral Français, les indécis semblent être nombreux et pour beaucoup le choix se fera au dernier moment.
A noter qu'une invitation a été adressée aux états-majors de tous les candidats, mais qu'aucun n'a envoyé de représentant. L'ex-UOIF dont l'image est dégradée pour ses liens supposés avec l'islam politique, est aujourd'hui la cible plus ou moins directe de plusieurs camps, de la gauche la plus offensive sur la laïcité à la droite républicaine. Quant au Front national, il ne ne cesse de demander l'interdiction du mouvement.
Les explications de Farid Benbekaï et Philippe Aliès.