Mardi 8 mars, Nathalie Koscisuko-Morizet se lance dans la campagne de la primaire LR pour désigner son candidat à l'élection présidentielle de 2017. Quels sont ses soutiens dans la région ? Cela va-t-il changer son statut de présidente de groupe au conseil de Paris ?
Fin janvier. La séance inaugurale de la métropole du Grand Paris vient de s'achever.
Cendrillon
Sur le parapet du parvis du Conseil économique et social, Nathalie Kosciusko-Morizet est assise, seule, un pied déchaussé. "Je viens de casser mon talon", nous explique-t-elle, en riant et en nous montrant son escarpin desossé. On lui demande si on peut l'aider s'imaginant déjà l'accompagner au cordonnier du coin. "Non, non, ça va. J'ai appelé une amie", répond NKM. Et cinq minutes plus tard, une voiture arrive pour l'embarquer.
La morale de cette historiette serait limpide. Non, Nathalie Kosciusko-Morizet n'est pas Cendrillon. Et pourtant, le carosse médiatique de la pré-campagne de la primaire ne va-t-il pas se transformer en citrouille, le jour du dépôt des parrainages nécessaires pour se présenter ? Car beaucoup doutent de sa capacité à réunir les 20 signatures de parlementaires. A la fois à cause du grand nombre de candidats sur les rangs (Poisson, Copé, Mariton, Le Maire, Fillon, Juppé, Morano, Lefebvre) ou potentiels (Sarkozy, Alliot-Marie) et de l'isolement politique de NKM dans sa famille.La quête des parrainages
Contrer cette image de solitude était le sens de la soirée qu'elle organisait dans une pizzeria de l'Odéon, où elle avait convié ses partisans et les journalistes à suivre son intervention dans le 20h de TF1 avant de les rejoindre. 200 personnes, beaucoup de trentenaires mais pas seulement. Parmi elles on reconnait quelques conseillers de Paris. Deborah Pawlik, Marie-Laure Harel, Anne-Charlotte Buffeteau, Anne-Constance Onegha, Thierry Hodent ou encore la centriste Ann-Katherine Jégo.Belle soirée autour de @nk_m ! Nous avons changé de monde,temps de changer notre manière de faire de la politique ! pic.twitter.com/4yX3P5sZ9J
— déborah pawlik (@deborahpawlik) 9 Mars 2016
Des conseillers plutôt issus de la jeune génération, mais aucun baron parisien ou parlementaires de la capitale. La quête des 20 parrainages ne commence-t-elle pas déjà dans sa zone électorale ?
"La salle est pleine. Il y a un véritable élan. Ce sont des gens qui viennent d'horizon différents et tous âges. Ils sont enthousiasmés par sa candidature. C'est surtout cela qui est important ce soir", répond Déborah Pawlik, élue du 10ème arrondissement. "Tout commence aujourd'hui. On ne peut pas réunir des parlementaires, alors qu'on n'est pas candidat. Son projet va sortir, elle est candidate officielle, c'est maintenant que le travail commence", renchérit Marie-Laure Harel, du 3ème arrondissement.
L'autre élément de langage, sur le mode "keep calm, j'aurai mes 20 parrainages" est porté par Grégoire de Lasteyrie, qui sera son directeur de campagne. Il ne faut pas confondre parrainage et soutien politique. "L'esprit des parrainages, c'est de permettre à tous les candidats qui ont une voix légitime de s'exprimer. Certains la soutiendront parce qu'ils croient en ces idées. D'autres la soutiendront parce qu'ils croient que ses idées doivent exister dans la campagne", explique le maire de Palaiseau, fidèle d'entre les fidèles.
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NKM n'abandonne pas Paris
Premier déplacement, vendredi en Savoie. Peut-elle concilier cette campagne avec son poste de présidente de groupe au conseil de Paris ? "La question se pose", explique une élue parisienne qui met en avant autant une question d'organisation du temps de travail qu'un principe de neutralité politique."Tant qu'elle travaille et qu'elle fait le job, il n'en est pas question. Il n'y a pas de raison qu'elle ne soit pas présidente du groupe", commente Valérie Montandon, conseillère du 12 ème, qui loue l'implication de NKM depuis deux ans au conseil de Paris. Pierre-Yves Bournazel est également sur la même ligne. Claude Goasguen, maire du 16ème, cité par nos confrères du Figaro, estime que NKM devra s'appliquer les mêmes règles que Nicolas Sarkozy à la présidence des "Républicains" s'il est candidat à la primaire.
Mais pour l'heure pas question pour NKM de démissionner de son poste. "On fera attention dans son agenda de campagne pour lui dégager du temps afin s'occuper de tout ce qui concerne les affaires parisiennes", promet Grégoire de Lasteyrie.
Cela promet néanmoins quelques sorties ironiques lors des débats au conseil de Paris. "Cela confirme ce que l'on a toujours dit pendant la campagne des municipales. Paris n'est qu'un tremplin pour elle", commente le socialiste Rémi Féraud. "Un tremplin après une défaite. Ca va être compliqué pour elle pendant cette campagne", ironise le maire du 10 ème arrondissement.