Un an après le meurtre d'Aurélie Châtelain, une reconstitution a eu lieu, dimanche 20 mars, à Villejuif, en présence du principal suspect, Sid Ahmed Ghlam, soupçonné d'avoir tué la jeune femme alors qu'il projetait un attentat dans une église.
"L'objet de cette reconstitution est de vérifier tout ce que Ghlam a pu dire et si cela tient la route", expliquait l'avocat de la famille Châtelain, Me Antoine Casubolo Ferro. Des membres de la famille d'Aurélie Châtelain étaient présents lors de cette sortie judiciaire qui a commencé avant 8 heures, ce dimanche 20 mars, sur les lieux du meurtre, tout près de l'institut de cancérologie Gustave Roussy de Villejuif.
Le 19 avril 2015 au matin, Aurélie Châtelain, 32 ans, professeur de fitness dans le nord de la France, était retrouvée morte, tuée par balle, sur le siège passager de son véhicule.
Peu après, un étudiant franco-algérien connu des services de renseignements comme islamiste radical, Sid Ahmed Ghlam, 24 ans était arrêté à Paris après avoir lui-même appelé les secours: il venait de se blesser avec une arme à feu.
Des indices accablants
Dès le début de l'enquête, la police va retrouver un véritable arsenal dans son véhicule et sa chambre d'étudiant, notamment quatre kalachnikovs, deux pistolets, des munitions et des gilets pare-balles. De nombreux indices le confondent dans ce meurtre et dans le projet d'attentat avorté: son arsenal, son ADN retrouvé dans le véhicule de la jeune femme, du matériel informatique et téléphonique laissant supposer une attaque imminente, notamment un message lui disant de trouver "une église avec du monde".De l'ADN d'Aurélie Châtelain a également été mis en évidence sur la parka que portait Ghlam et les expertises balistiques ont montré que la balle avait été très probablement tirée depuis son pistolet Sphinx.
Cette reconstitution est importante, d'autant que Sid Ahmed Ghlam a varié dans ses déclarations depuis son arrestation. Il a d'abord prétendu avoir trouvé les armes et s'être blessé en voulant s'en débarrasser. Puis il a tenté de se faire passer pour un naïf embrigadé par le groupe Etat Islamique pour commettre un attentat.
Enfin il a affirmé avoir un complice dont l'identité et le profil ont varié dans le temps, qui aurait tué Aurélie Châtelain et serait même un des terroristes du Bataclan. Mais les enquêteurs n'ont jamais pu trouver la moindre trace tangible du dit complice. Ils estiment aujourd'hui que son existence est "inenvisageable".
En revanche l'enquête sur le soutien logistique dont a pu bénéficier Sid Ahmed Ghlam progresse. Outre Ghlam, quatre personnes ont été mises en examen, soupçonnées notamment d'avoir joué un rôle dans la livraison des armes ou des gilets pare-balles.