La voiture électrique connait un nouvel essor aujourd’hui, elle apparaît comme une innovation majeure, alors que dès la fin du 19e siècle, elle existait déjà ! Le salon Rétromobile 2020 exposait des trésors d'innovation.
Le succès de l'électrique ne date pas d'aujourd'hui. Il aura mis plus d'un siècle à s'imposer. Dès le début de son histoire, l'automobile prend la voie de l'électrique. Les premières stations de recharche à Paris date de 1898.
Löhner-Porsche, première voiture hybride
Rétromobile présentait le premier véhicule hybride crée par le jeune ingénieur de 22 ans, Ferdinand Porsche. Il a été l’un des premiers ingénieurs à se passionner par cette technologie. Son génie sera reconnu à l’Exposition universelle de Paris de 1900 où la Löhner-Porsche remporte la médaille d’or grâce à une innovation qui fera date : le moteur électrique dans le moyeu de roue. La performance n’avait jamais été atteinte auparavant : chacun des deux moteurs pouvait développer 7 chevaux-vapeur pendant près de 20 minutes. La batterie de 80 volts permettait au véhicule de parcourir jusqu’à 50 kilomètres. La Löhner-Porsche pouvait aller jusqu’à 50 km/h. Le frein avant était électrique. Le seul hic, ce premier véhicule électrique pesait une tonne en raison des 410 kg de la batterie et des roues avant motorisées (110kg chacune)."La Jamais Contente", véhicule électrique, qui doit son nom à ses pannes successives, est la première voiture de l’histoire de l’automobile à dépasser les 100 km/h en 1899. Camille Jenatzy, pilote et industriel de la voiture électrique, était alors aux commandes.
La seconde génération de véhicules électriques qui débute dans les années 1905, est plus performante. Le landaulet Krieger du musée national de la Voiture, appartient à cette période. Louis-Antoine Krieger (1868-1951) est diplômé de l’Ecole Centrale des Arts et Manufactures en 1891. Il travaille alors pour les batteries Fulmen et transforme en 1894 une victoria de la Compagnie des Fiacres de l’Abeille en voiture électrique, en plaçant à l’avant un dispositif de traction électrique dont l’autonomie des batteries était de 30 km.
Des taxis électriques à Paris dès 1899
Au-delà des records et des performances, le véhicule électrique rencontre un certain succès dès le début du 20e siècle. Il est alors utilisé pour un usage urbain mais le prix demeure assez élevé. Bien que voiture de luxe, l’automobile électrique devient toutefois aussi taxi. La Compagnie Générale des Voitures à Paris fut la première, dès 1899, à s'équiper d’une centaine de véhicules électriques (par l’anglais Bersey).La Compagnie Parisienne des Taxautos Electriques, fondée en 1906, acquiert 150 fiacres à Krieger. Au début des années 1910, les taxis de la marque Krieger représentaient environ 3 % du parc parisien. Ils étaient équipés d’une transmission électrique, d’un moteur à 4 cylindres Brasier, qui couplés à un générateur, alimentait les deux moteurs des roues avant : la voiture hybride était née.
Le succès fut dans un premier temps néanmoins mitigé en raison de la faible capacité des batteries, du nombre insuffisant de stations de recharge et du poids encore élevé des véhicules au regard de la faible résistance des pneumatiques.
Il faudra attendre la Seconde guerre mondiale pour que les constructeurs relancent la voiture électrique face à la pénurie d’essence.
Peugeot se lancera dans la construction du VLV en 1941. En pleine guerre mondiale, c'est le rationnement de l'essence qui poussa le constructeur à développer ce petit Véhicule Léger de Ville entièrement électrique. Rare et méconnu, le VLV fut produit à seulement 377 exemplaires entre juin 1941 et février 1945.
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