Le ministre de l'intérieur Gérard Collomb promet "encore plus de forces de l'ordre" pour les prochaines manifestations, après les violents incidents et les saccages commis par les 1200 casseurs venus pour perturber la manifestation du 1er mai
109 personnes ont été placées en garde à vue, 276 au total avaient été arrêtées parmi les nombreux individus venus là avec pour seul objectif de casser, mardi, en marge du défilé du 1er mai.La présence annoncée de très nombreux casseurs lors du défilé parisien du 1er mai ajoutée à l'absence du chef de l'Etat, en "tournée australe", mettent à mal l'autorité de l'Etat et engendre polémiques politiques et surenchères verbales.
Environ 1200 casseurs, baptisés "blacks blocs", dont l'unique objectif, si l'on peut considérer cela comme un objectif, est de "casser du flic" et de détruire ont déferlé très vite sur le parcours de la manifestation traditionnelle du 1er mai. Très rapidement, la manifestation tranquille a changé de tournure. Affrontements, heurts très violents entre ces casseurs et forces de l'ordre ont très vite conduit à d'importants dégâts et à un véritable saccage de certaines avenues parisiennes.
Un résultat et des images désastreuses pour les autorités de l'Etat, alors que la présence de ces casseurs nihilistes, désormais installés dans le paysage était prévue et annoncée.
Et devant l'ampleur des débordements, le débat a très vite tourné à la polémique puis à la surenchère. Les principaux leaders de la droite et du FN s'en sont immédiatement pris au gouvernement. Qui a très vite aussi senti venir le danger. Le Premier Ministre Edouard Philippe, mais aussi le Président de la République ont très vite dénoncé les violences et riposté aux mises en causes de Marine Le Pen ou Laurent Wauquiez.
Reste la seule question qui se pose aujourd'hui : la présence de ces individus violents était prévue, annoncée depuis plusieurs jours. Et comme à chaque fois désormais, ces annonces n'ont servi à rien, n'ont rien empêché. Comment est-ce possible, à fortiori en plein Paris ?
Dans l'après-midi du 1er mai le syndicat Unsa police a déploré, dans un communiqué, qu'aucune "interpellation en amont" n'ait eu lieu. Et dans les rangs, plusieurs voix policières ont critiqué le dispositif et les décisions prises. Réponse immédiate du préfet de police : "Quand les exactions ont commencé, il y avait au moins un millier de personnes entre eux (les Blacks Blocs, ndlr) et les forces de l'ordre. On ne pouvait pas intervenir", dit Michel Delpuech. "Ils étaient complètement intégrés à cet autre cortège, ils n'étaient pas en tête et il y avait devant eux d'autres personnes". "On ne pouvait intervenir sans craindre de faire des dégâts collatéraux".
Mais ce matin, le ministre de l'intérieur, Gérard Collomb, a promis "encore plus de forces de l'ordre" lors des prochaines manifestations. Pour, sans doute, tenter de faire taire les mauvaises langues
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