Près d'un millier de personnes, en veste fluo ou en uniforme, se sont rassemblées ce jeudi devant le siège d'Air France à Roissy pour réclamer leur "part du gâteau", avant de partir en manifestation jusqu'aux terminaux.
Devant le siège de la compagnie à Roissy, ils étaient environ 750 à se rassembler à la mi-journée, selon la préfecture, en gilets fluo ou en uniforme, dans le calme et sous une nuée de drapeaux syndicaux, a constaté une journaliste de l'AFP.
Une augmentation de 6%
Ils ont répondu à l'appel lancé par 11 syndicats de pilotes (SNPL, Spaf, Alter), d'hôtesses et stewards (SNPNC, Unsa-PNC, Unac, CFTC, SNGAF) et de personnels au sol (CGT, FO et SUD). Tous réclament une augmentation générale des salaires de 6 %, quand la direction propose 1 %.
Des annulations et des retards au départ de Paris
La grève inter-catégorielle, inédite "depuis 1993" d'après FO, a conduit la compagnie à annuler bon nombre de vols. Air France a prévu d'assurer au total "75 % de son programme". Dans le détail, au départ de Paris sont maintenus, 75 % des moyen-courrier au départ et vers Paris Charles-de-Gaulle et 85 % des court-courrier. "Des perturbations et des retards" sont également possibles. La direction estime le taux de grévistes à "28 %". Selon une source interne, il est de 33 % pour les pilotes, 37 % pour les PNC (hôtesses et stewards) et 26 % au sol.
Bénéfices records
"On veut les 6 % !", "rends l'argent", criaient des manifestants à Roissy, tandis que d'autres tenaient des pancartes: "Non aux salaires low cost", "Retour sur l'investissement des salariés" ou encore "Nous voulons notre part du gâteau", une référence au DRH d'Air France, Gilles Gateau.
"Pendant des années, la direction a bloqué nos salaires à cause de la crise", a expliqué à l'AFP Stéphane Pérez, délégué FO au sol. "Aujourd'hui ils ont fait 1,5 milliard de bénéfices et nous proposent juste 1 % d'augmentation générale". Le groupe Air France-KLM a affiché un bénéfice d'exploitation en hausse de 42 % pour 2017 à 1,488 milliard d'euros, dont 588 millions pour la partie française. Pour 2018, la direction a mis sur la table un projet d'accord prévoyant une augmentation générale - la première depuis 2011 - de 1 % en deux temps, une revalorisation des indemnités kilométriques et une enveloppe d'augmentations individuelles (primes, promotions, ancienneté...) de 1,4 % pour les seuls agents au sol.
L'intersyndicale reconnaît des résultats historiques pour la compagnie et réclame une hausse de 6 % des grilles salariales. Elle se réunira vendredi pour décider de la suite du mouvement