La branche La Ferté-Milon – Meaux sur la ligne P va être électrifiée dans les prochaines années. Un chantier dont le calendrier n'a pas encore été établi, mais qui va perturber fortement les usagers de la ligne.
Pour une fois, élus comme responsables associatifs sont d'accord : c'est un beau cadeau de Noël qui est fait aux usagers de cette branche de la ligne P : La Ferté-Milon - Meaux. Cette fois-ci, c'est sûr, la dernière ligne de la région qui fonctionne encore au diesel va être électrifiée. Un contrat de plan État-Région a été signé mercredi 20 décembre, et l'électrification du tronçon y a été inscrite noir sur blanc.
"C'est vraiment une superbe nouvelle, on attend ça depuis des années. On se dit que la ligne va être pérennisée maintenant", se réjouit Aurore Leclet-Sancier, représentante du Collectif des usagers de la ligne P - La Ferté-Milon.
Car jusqu'à présent, cette branche de la ligne P fonctionne avec des trains qui roulent au diesel. Pannes à répétition, voire des "incidents par manque de gasoil de train", selon les mots d'Aurore Leclet-Sancier, perturbent fortement la ligne.
"La ligne P, sur ses 5 branches, est particulièrement dégradée. Mais la nôtre est impactée par des suppressions, des incidents quotidiens. La ponctualité sur le mois de novembre est en deçà de la ponctualité contractuelle fixée par Île-de-France Mobilités, on est en dessous de 89% de ponctualité, c'est catastrophique. On a toujours ce petit nœud au ventre pour savoir si on va bien arriver à l'heure le matin, savoir si on va pouvoir repartir comme il faut le soir pour récupérer ses enfants", poursuit-elle.
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— Magjournal 77 (@magjournal77) July 17, 2023
Les travaux évalués à 140 millions d'euros
Mais ces travaux, qui vont coûter 140 millions d'euros (répartis entre l'État, la région et la SNCF), vont rendre le quotidien des usagers difficile. "Malheureusement, ça va être un an de fermeture de la ligne, ça on ne peut pas y échapper. Cela va avoir beaucoup de conséquences pour les usagers avec la mise en place de bus de substitution", prévient Aurore Leclet-Sancier.
Actuellement, selon les derniers chiffres de fréquentation qui datent de cette année, ce sont 5 600 voyageurs qui empruntent la ligne chaque jour en semaine.
"Il va y avoir beaucoup de perturbations, mais je crois que les usagers sont prêts à l'entendre à partir du moment où ils savent qu'ensuite, nous allons avoir un vrai service qui va être rendu à la fois aux usagers et surtout à l'attractivité du territoire", estime Jean-François Parigi, président (LR) du département de la Seine-et-Marne.
Ce dernier espère recevoir rapidement le futur calendrier des travaux, qui pourrait s'étaler sur plusieurs années. Au bout du chemin, une hausse significative de la fiabilité des transports sur le tronçon La Ferté-Milon – Meaux, mais aussi sur l'autre axe Meaux – Château-Thierry, car il existe une interconnexion.
Le matériel va être harmonisé sur l'ensemble de la ligne et les usagers espèrent tirer les mêmes bénéfices que sur la branche vers Provins, récemment électrifiée.
"Il existe un déséquilibre existant entre les territoires et selon moi, le symbole, c'était cette ligne qui n'était pas électrique", poursuit Jean-François Parigi. Après avoir obtenu le lancement de ce chantier, il veut porter la création de lignes de bus express qui desserviraient les nouveaux sites universitaires de Fontainebleaux (Sciences Po) et de Melun (Assas).
