Nous paysans : des vaches 2.0 en Seine-et-Marne

A Ussy-sur-Marne en Seine-et-Marne, les vaches sont connectées. Elles portent un collier qui envoie en direct des données sur leur état physiologique. Le cheptel fait partie d'un programme porté par la Chambre d'agriculture d'Île-de-France. Ojectif : valoriser la production laitière.

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Axel Grub, ses laitières, il les connaît bien. Il a grandi à la ferme et a repris une partie de l’exploitation familiale.

Mais à la tête d’un cheptel de 60 vaches et de 350 hectares, impossible pour ce jeune agriculteur de 24 ans de passer ses journées collé à ses vaches ! Etat de santé, baisse de forme, alimentation, rumination, chaleurs… Il faut avoir l’œil sur tout quand l’on produit près de 700 000 litres de lait par an.

Vaches connectées

Diplômé, Axel Grub est un agriculteur d'aujourd'hui. Depuis le mois de septembre, il est entré dans l'ère 2.0. Tout comme ses vaches.

Ses Prim'Holstein portent toutes un collier. Un petit bijou de technologie numérique qui transmet des données en temps réel sur la rumination, l’ingestion et les températures de chacune de ses bêtes et les envoie sur le smartphone de l'éleveur. 

"Les colliers me permettent de détecter comment la vache mange, comment elle rumine, est-ce qu’elle a mangé autant que les autres jours ? Est-elle en chaleur et susceptible d’être inséminée ?" , explique Alex Grub. Et de poursuivre : "Je passe moins de temps dans la stabulation à regarder les vaches. S’il y a une baisse de rumination ou d’ingestion chez une de mes bêtes, je suis prévenu tout de suite par un sms sur mon téléphone et je peux anticiper et la traiter plus rapidement. J’ai un jour d’avance pour détecter une éventuelle baisse de production laitière."

Avec ce collier, je peux prévoir l’état de santé de ma vache avec 24 heures d’avance.

Axel Grub, agriculteur et producteur de lait

Et de conclure : "Humainement ce n’est pas possible de suivre un grand troupeau sans aide et puis une vache en bonne santé produit bien !", sourit Axel Grub qui reconnaît que son père n’aurait jamais fait cela. Question de génération et de motivation.

Gain de temps, gain d'argent. "C'est une véritable aide à la décision qui permet d'optimiser la production", atteste Jean-Marc Cojean, responsable des équipes techniques à la Chambre d’agriculture d'Île-de-France. "Les colliers permettent une meilleure organisation du travail, une meilleure valorisation de l’alimentation, de meilleures conditions sanitaires pour les vaches et de fait, de meilleures conditions de vie pour les agriculteurs", ajoute-t-il. 

Un programme d'innovation de la Chambre d'agriculture

Axel Grub est l’un des cinq producteurs laitiers de la région à faire partie d’un programme pilote d’innovation technologique mené par la Chambre d'agriculture d’Île-de-France et soutenu finacièrement par la Région. Ils ont été sélectionnés selon leur type d’élevage et leurs systèmes alimentaires.

Les colliers connectés ont été développés par la société Medria Solutions, entreprise spécialisée dans les solutions de monitoring et de contrôle de la santé des bovins.

Tout au long de cette phase de test, les producteurs sont accompagnés par la Chambre d’agriculture qui décidera, au bout de quatre ans, si cette innovation technologique mérite d'être développée.

"Nous ferons le bilan à la fin de ces tests pour voir si les agriculteurs veulent s’équiper ou non de ces colliers, s’ils répondent à des besoins rééls, s’ils ont un intérêt économique et financier", explique Mathilde Beauchesne, chargée de mission Innovation Recherche et Développement à la Chambre.

Car ces colliers connectés ont un coût partagé par la Chambre d'agriculture et la Région Île-de-France. L'agriculteur met également la main au porte-monnaie. Coût total : 54 euros par vache équipée et par an. "Souvent les agriculteurs sont frileux à l'idée de s’équiper de solutions connectées car elles sont assez coûteuses. La région finance à hauteur de 70% le programme pilote".  "Je paie une partie pour qu'à la fin de la phase test, au  bout de 4 ans, les colliers m’appartiennent. Quand on a goûté à cela, je pense qu'on a du mal à revenir en arrière", assure-t-il.

Balances connectées en apiculture, tapis automatisés pour suivre la croissance des animaux... Le secteur n'échappe pas aux nouvelles technologies. Start-up ou services Innovations, Recherche et Développement planchent sur l'agriculture de demain. Alors que la main d'œuvre manque, l'avenir est à la robotisation. Des robots capables d'analyser les mauvaises herbes, de choisir le bon produit phyto-sanitaire, de desherber puis de récolter sont en voie d'expérimentation.

 

Quels sont les visages de l’agriculture d’aujourd’hui ? Pour les découvrir, cliquez sur un point, zoomez sur le territoire qui vous intéresse ou chercher la commune de votre choix avec la petite loupe. Bonnes balades au cœur du monde paysan.

 

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