Cinq personnes ont été présentées au tribunal de Melun, ce jeudi 5 décembre. Elles avaient été placées en garde-à-vue, notamment pour organisation de "runings". Il s'agit de rodéos, des rassemblements illégaux dans lesquels au moins 2 000 véhicules étaient présents.
Les cinq personnes bientôt jugées sont nées entre 2001 et 2004. Il s’agit de quatre hommes et d’une femme, habitants de la région parisienne, d’après le parquet de Melun (Seine-et-Marne).
Placées sous contrôle judiciaire, elles doivent être jugées le 20 janvier à Melun. Elles encourent deux ans d'emprisonnement et jusqu’à 30 000 euros d’amende.
Une procédure est lancée par les autorités, pour serrer la vis contre ces rodéos automobiles organisés illégalement dans ce département. Ces cinq personnes sont soupçonnées d’avoir organisé des rassemblements non-autorisés, qui impliquent des centaines de voitures.
Une enquête rapide
Une enquête d'un mois a permis d'identifier les organisateurs de ces rassemblements, promus sur les réseaux sociaux par le groupe "DCH race". Aucune de ces personnes n’a de casier judiciaire. Elles sont en revanche frappées d’une interdiction de paraître en Seine-et-Marne, et ne doivent pas communiquer entre elles.
Depuis de nombreuses années, en Seine-et-Marne, les amateurs de "tuning" et "runing" ont l'habitude de se réunir, les soirs de week-end, sur d'immenses parkings de centres commerciaux. Des automobilistes se font par exemple filmer en train d'effectuer des "drifts", plus connus comme des virages dangereux.
Les adeptes de ces rassemblements revendiquent de vivre leur passion du "tuning" et du "runing". La première désigne le fait de modifier un véhicule automobile afin de le personnaliser à l'extrême, alors que la seconde désigne les rodéos organisés au moyen d'engins motorisés.
Des rassemblements récurrents dans ce département
Le 15 novembre, le préfet de Seine-et-Marne avait pris un arrêté interdisant ces rassemblements, comme "générateurs de troubles graves à l'ordre, à la sécurité et à la tranquillité publics". Cette interdiction a été décidée après le rassemblement "de plus de 2 000 véhicules", le 2 novembre dernier à Villiers-en-Bière (Seine-et-Marne).
L’événement illégal s'était "soldé par des dégradations et échauffourées", avec intervention des CRS, selon la préfecture. Selon une source policière, des barricades avaient été montées et des projectiles jetés en direction des forces de l'ordre. Un autre événement avait suivi, la nuit du 9 au 10 novembre : "plusieurs rassemblements auto-moto pour runs sauvages, impliquant environ 1 500 véhicules, orchestrés dans le secteur de Melun", selon la préfecture.
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Des échauffourées s'étaient ensuite produites non loin de là, à Savigny-le-Temple, selon une source policière. Les policiers avaient été visés par des "jets de projectiles et mortiers (feux) d'artifice" et des "rangées de caddies avaient été lancées" sur eux, ajoutent les services locaux de l’État, qui avaient en outre recensé un policier blessé.