Un homme de 30 ans a comparu au tribunal correctionnel de Troyes ce 15 février 2023 pour avoir poursuivi une vache en voiture, entraînant sa mort. Le procureur a requis une peine de 8 mois d’emprisonnement avec sursis.
Dans la nuit du 23 au 24 août 2021, trois jeunes hommes sous emprise de l’alcool ont poursuivi et tué une vache à Essoyes, dans l’Aube. Ce sont des riverains qui ont donné l'alerte : ils ont prévenu que des individus (déjà connus des services de police) troublaient la tranquillité du village lors d'un rodéo sauvage. Le conducteur de la voiture a fait vrombir le moteur pour effrayer un troupeau de bovins. Coup fatal : il a même roulé sur une des vaches, plus affolée que les autres.
L’autopsie a révélé que la vache est morte d’étouffement. "Ils ont défoncé la barrière de la prairie et tourné dans tous les sens quelque temps autour des vaches avant d’en prendre une à partie. Une vache s'est écartée du troupeau et le chauffard a décidé de la prendre en chasse en voiture. Terrifiée, la pauvre vache n'a malheureusement pas survécu à cette course poursuite", explique l’association Stéphane Lamart qui lutte pour la défense de droits aux animaux et s’est constituée partie civile avec la Société nationale de défense des animaux (SNDA).
Le troupeau encore traumatisé
Le tribunal correctionnel de Troyes qui s’est saisi de l’affaire ce mercredi 15 février 2023 a mis le jugement en délibéré à la date du 21 mars. Le procureur a requis une peine de 8 mois d’emprisonnement avec sursis et l’interdiction définitive de détenir un animal. Le conducteur du véhicule âgé de 30 ans, poursuivi pour sévices graves, "mérite la prison ferme, avec un mandat de dépôt pour qu'il puisse être incarcéré immédiatement", estime l’association Stéphane Lamart, scandalisée par l’affaire.
La propriétaire de la vache a porté plainte. Elle raconte que ses bovins sont encore traumatisés et qu’il est maintenant plus difficile de les approcher. "On est attentif à ce type d’affaires, car on tient vraiment à ce qu’elles ne suscitent pas de velléité d’imitation auprès de la population", explique l’avocat de la partie civile. Maître Patrice Grillon déclare avec fermeté : "Il faut que cet acte de cruauté soit sévèrement puni."
(Avec Prunelle Menu).