Ce procès, qui devait se tenir en correctionnelle à Nîmes autour du film de Nicolas Vanier "Donne-moi des ailes", a été reporté au 7 mars. Le long-métrage avait été tourné en partie en Camargue. La production est accusée d’avoir semé la panique avec des ULM dans une colonie de flamants roses. Plus de 500 œufs et nids avaient été détruits à cause de ce tournage.
"Donne-moi des ailes", film du célèbre réalisateur Nicolas Vanier, sorti 2019, raconte l’histoire d’un adolescent et de son père ornithologue qui veulent accompagner des oies menacées de disparition, en ULM.
Une partie du tournage avait eu lieu en Camargue, en juin 2018. Et à cette occasion, la société de production "Radar film" avait survolé en ULM une colonie de flamants roses qui était en train de couver ses œufs aux Salins du Midi, près de la plage de l'Espiguette.
"Ils ont volé tellement bas qu’ils ont fait fuir les oiseaux qui, en partant, ont détruit 520 œufs et nids, ce qui correspond à 11,5 % de la reproduction annuelle des flamants roses, en France", affirmait ce jeudi matin à nos confrères de France Bleu Hérault, Olivier Gourbinot, membre de FNE.
"Les autorités avaient pourtant mis en garde la production du film. Elle avait promis de s’en tenir à un plan de vol prévu, ce que les pilotes d'ULM n’ont pas respecté. Ils ont volé dans une zone interdite et protégée", souligne ce juriste de France Nature Environnement, une des associations qui s'est portée partie civile dans cette affaire.
Déterminer les responsabilités de chacun
Qui a pris cette décision ? Les pilotes eux-mêmes ou les responsables de la société de production? C'est ce que doit déterminer la justice.
"Aujourd’hui, il faut que la société qui a produit le film et qui a tourné ces images, soit reconnue responsable des dommages qui ont été causés aux flamants roses pour qu’il y ait une prise de conscience dans le monde du cinéma et de la télévision. Il faut faire attention au milieu naturel et au dérangement", expliquait Romain Ecorchard, membre de FNE, présent au palais de justice de Nîmes, ce jeudi 12 novembre.
Il y a eu une instruction très approfondie et c'est assez rare que ça aille jusque-là. Le flamant rose, c’est une espèce protégée et le site survolé est particulièrement protégé. Cette colonie, c'est le seul endroit où les flamants roses se reproduisent en France.
Romain Ecorchard, membre de la FNE
Pour sa part, Nicolas Vanier n'est pas poursuivi dans cette affaire. Le célèbre réalisateur n'était donc pas présent à l'audience au tribunal de Nîmes,ce jeudi matin.
À l’époque des faits, il s'était dit "très affecté" et "condamnait très sévèrement cet acte", d'autant que son film portait sur la protection de la nature et plus précisément des oiseaux.
L'audience a été reportée au 7 mars prochain.