"Sauver Samba", éléphante de cirque en danger, un combat pour le bien-être animal

Victime des braconniers, capturée à 15 ans, vendue au dresseur du cirque d’Europe, Samba, éléphante d’Afrique sera-t-elle sauvée après 20 ans de spectacles animaliers en Seine et Marne ? Une association qui lutte contre la maltraitante animalière vient de porter plainte.

Enfermée dans une remorque, répétant les mêmes gestes, depuis une vingtaine d’années, sous l’œil de son dresseur, Samba est peut-être la dernière éléphante que l’on peut voir dans un cirque. Une situation que dénonce une association qui défend le bien-être animal. "Nous avons déposé plainte, pour mauvais traitements effectués par un professionnel", nous explique Muriel Arnal, la présidente de One Voice. La démarche a été faite auprès des procureurs de Meaux et de Melun, en Seine-et-Marne. 

Et de poursuivre : "nous avons déjà fait cette démarche à plusieurs reprises. Notre première plainte date d’il y a 21 ans. Mais aujourd’hui, nous avons des images de Samba sur lesquelles l’enquête pourrait s’appuyer." L’association dit avoir engagé des personnes pour filmer les conditions de vie de l’éléphante mais aussi ses représentations devant le public avec le cirque d’Europe.

Elle s’urine sur elle, rampe à genoux

Muriel Arnal, présidente de One Voice

Samba a été filmée à deux reprises, le 22 avril dernier à Dammarie-les-Lys, puis le 3 juin, à Longperrier, (Seine-et-Marne) lors des représentations de cirque. Ces images la montrent rampant sur ses genoux, tournant sur un tabouret sous-dimensionné, portant une jeune femme sur son dos. Des exercices que le pachyderme de 35 ans répète depuis plus de deux décennies. Au mépris de son âge et de ses capacités naturelles, selon Once Voice. "On la voit même s’uriner dessus lors d'un effort important pour se redresser après avoir été allongée au sol, un tableau du spectacle", dénonce l'association.

La justice une nouvelle fois saisie

L’avocat des défenseurs de la cause animale Once Voice, Maître Caroline Lanty explique : "le fait de faire accomplir des missions lors de représentations, contraires aux comportements et attitudes naturelles, de l’animal, cause des douleurs et des souffrances consécutives à des mauvais traitements."

La plainte déposée est étayée selon l’avocate, d’attestations de professionnels vétérinaires,  spécialisés et compétents sur l'espèce animalière. Elle argumente : "À la vue des images, ils ont effectué des commentaires très techniques, constatant des manifestations d’anxiété et un surpoids qui ne laissent pas présager d’un bon état de santé. La torsion des poignées, des genoux n’est pas non plus une bonne chose pour l’animal."

One Voici détaille également dans un communiqué de presse que les éléphants, pour vivre correctement physiquement, doivent beaucoup marcher et ne pas vivre seuls, pour leur équilibre psychique. La captivité et le dressage de Samba seraient de loin contraires à ses besoins physiologiques. Les images la montrent seule, isolée et parquée. 

Déjà plusieurs plaintes ont été classées sans suite. Certaines parce qu’il est difficile de constater l’état de santé de l’animal mais aussi parce que la localisation du cirque d’Europe, structure itinérante est complexe. D’ailleurs nous n’avons réussi à joindre le propriétaire du cirque d’Europe Max Aucante, que par mail ou SMS et n'avons pas eu de retour de sa part.

En 2028, plus d’animaux dans les cirques

D’ici cinq ans, les cirques n’auront plus du tout le droit de faire travailler des animaux, non domestiques. En effet, au 30 novembre 2028, la loi française interdira ces pratiques. Il ne devrait plus y avoir de "Samba" dans les cirques à l’avenir. Déjà depuis plus de 150 ans, le Code pénal 521-1 réprime les tortures et les maltraitances animalières. Mais il est souvent difficile de constater ces dysfonctionnements tragiques. 

Le délégué général de l’association de défense, des cirques de familles, Cyrille Emery nous apprend que saisir le procureur de la république et porter plainte peut aboutir, mais qu’il est aussi important de solliciter les services vétérinaires qui eux, peuvent faire un rapport et faire aboutir une démarche. "Je n’ai aucun élément concret qui me permet de dire que Samba  soit maltraitée ou pas", assure-t-il. Il précise : "Tout détenteur d’un animal a obtenu auprès du ministère de la Transition écologique, un certificat de capacité. Il doit prouver devant une commission qu’il a des infrastructures compatibles avec la détention d’un animal.

Aujourd’hui, Muriel Arnal, présidente de One Voice, rêve de jours meilleurs pour Samba:  une retraite bien méritée. Elle se bat pour que l’éléphante soit placée dans un sanctuaire en France. Il n’y en existe qu’un dans le Limousin mais qui a déjà un pachyderme. Samba, pourrait aussi couler de vieux jours dans le Tennessee, où un sanctuaire est déjà prêt à l’accueillir avec les soins nécessaires et une compagne de son âge. L’association s’engage à prendre en charge dans ce cas, les frais de transport. Un voyage qui s'annonce aussi spectaculaire !

 

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