Seine-et-Marne : Julie Douib est la 30ème femme tuée par son conjoint depuis le début de l'année

Vaires-sur-Marne a réuni ce samedi 9 mars les proches de Julie Douib, une trentenaire tuée par son conjoint en Corse la semaine précédente. Elle est la 30e femme décédée depuis le début de l'année. 

Des roses blanches en l'honneur de la 30ème femme tuée depuis le 1er janvier en France. Julie Douib, une trentenaire originaire de Vaires-sur-Marne est morte de deux balles tirées par son ex-conjoint, en Corse, dimanche 3 mars dernier. Une semaine plus tard, en Seine-et-Marne, une marche blanche lui rend hommage. Amis, familles mais aussi associations de victimes de violences conjugales sont rassemblés.

Il faut que dès lorsqu'une femme a porté plainte, le cauchemar s'arrête

Ce meurtre survient après plusieurs années de violences conjugales et des mois d’appel au secours, la jeune femme de 34 ans, séparée de son conjoint, avait déposé plainte par deux fois. Selon Muriel Robin, comédienne à l'origine d'une pétition contre les violences faites aux femmes, cet assassinat aurait pu être évité  : "Il faut que dès lors qu'une femme a porté plainte, le cauchemar s'arrête, que tout soit mis en place pour qu'elle soit enfin tranquille."
"Pour moi, il y a eu des dysfonctionnement", explique Marie-Josèphe Capinielli, avocate du droit de la famille  et
conseillère muncipale de l'île Rousse, en Corse, "lorsque Julie expliqué qu'il était en possession d'une arme et que rien n'a été fait, je me pose des questions.[...]Quand le procureur vient nous dire 'Le travail a été fait', c'est qu'on ne prend pas en compte l'enjeu de la situation."

Une femme meurt tous les deux jours sous les coups de son conjoint

 Présente aussi lors de la marche blanche, Anne-Cécile Mailfert, présidente de la fondation des femmes dénonce le manque de moyens dans l'accompagnement des femmes battues. "On a calculé combien il faudrait pour une prise en charge lorsque les femmes doivent quitter le domicile et être protégées, et cela s'élève à près de 500 000 millions d'euros, or aujourd'hui, on ne dispose que de 80 millions, c'est six à sept fois plus qu'il faudrait mettre sur la table, et si on ne met pas les moyens suffisants pour un accompagnement correct, il se passe des drames comme celui-là, c'est mathématique."
Et d'ajouter : "L'Espagne c'est un très bon exemple, là-bas, déjà, ils ont créé un grande loi contre les violences faites aux femmes, les médias sont partie prenante, car à chaque fois qu'une femme est tuée, cela fait les gros titres chaque jour et ce n'est pas relayé dans les petites cases des faits-divers, enfin, l'Etat a mis les moyens, avec un investissement de 1 milliard d'euros et il y a eu des résultats, donc ça veut dire que c'est possible."
 
>> Le reportage de Elise Ferret et Pierre Pachoud
Intervenants : Céline L'oliveraie, amie et organisatrice de la marche - Marie-Josèphe Capinielli, Avocate du droit de la famille et conseillère municipale de l'île Rousse - Murielle Robin, comédienne et initiatrice de la pétition contre les violences faites aux femmes




 
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