Un chagrin d'amour à l'origine du suicide d'un surveillant de prison la nuit de Noël

Le surveillant qui s'est tué la nuit de Noël dans le mirador de la prison de Meaux-Chauconin (Seine-et-Marne) avait une peine de coeur, a-t-on appris vendredi 

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L'homme, âge de 39 ans, s'est donné la mort avec son arme de service, un pistolet-mitrailleur, dans le mirador de la prison de Meaux-Chauconin où il avait pris son tour de garde dans la nuit de mercredi à jeudi. D'après une source syndicale, le surveillant, d'astreinte entre 19H00 mercredi et 07H00 jeudi, avait effacé sa photo du trombinoscope numérique des surveillants, qui s'affiche à l'entrée de l'établissement, en s'introduisant dans le système informatique.

Il est ensuite, vers 01H00, monté prendre son tour dans le mirador, où ses collègues, inquiets après avoir découvert la disparition de son portrait, ont tenté vainement de le joindre par interphone. Ils ont alors prévenu leur supérieur qui, constatant que l'arme de service n'était plus dans le caisson plombé où elle se trouve d'habitude, a prévenu à son tour la direction de l'établissement. Après une nouvelle tentative infructueuse de joindre le surveillant, la direction a fait appel au Raid, l'unité d'élite de la police nationale, en raison du danger que pouvait représenter la présence d'un homme retranché avec une arme dans la tour qui domine l'entrée de l'établissement.

Après avoir grimpé l'escalier qui mène au mirador, les policiers du Raid ont introduit une caméra endoscopique par la trappe d'accès à la salle et constaté que le surveillant était mort. Le parquet de Meaux devait ouvrir vendredi une information en "recherche des causes de la mort" et une autopsie est prévue. Si l'hypothèse d'un suicide ne fait pas de doute, la cause semble "davantage personnelle que professionnelle", a expliqué le parquet.

Né en 1975 et originaire de la région bordelaise, ce surveillant, qui travaillait depuis cinq ans dans le centre pénitentiaire de Meaux-Chauconin, à l'est de Paris, ne s'était jamais plaint de son travail. En revanche, il n'aurait pas supporté qu'une de ses collègues, dont il était amoureux, sorte avec un autre collègue. Célibataire et sans enfant, il est décrit comme un "mordu de foot, aimant la vie, bout-en-train" par ses collègues, "très affectés", a dit à l'AFP le secrétaire régional du syndicat Ufap-Unsa, Régis Grava. Se suicider la nuit de Noël, "ce n'est pas anodin" et pour certains de ses collègues, "ce souvenir restera indélébile", a ajouté M. Grava.
S'il ne veut pas se hasarder à donner une explication à ce geste, il rappelle toutefois que le métier de surveillant "désocialise énormément: on travaille les
week-ends, les jours fériés", sans parler de "l'éloignement géographique" souvent pénible.
Depuis le début de l'année, une dizaine de surveillants de prison se sont donné la mort, selon le syndicat FO Pénitentiaire.


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