30 ans de prison requis contre l'ex-compagnon d'une femme tuée devant ses enfants à Aubervilliers en 2018

Ce vendredi, 30 ans de prison ont été requis contre le compagnon de Marie, tuée en 2018 à Aubervilliers sous les yeux de ses enfants.

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L'avocate générale a requis vendredi, devant la cour d'assises de Seine-Saint-Denis, trente ans de réclusion criminelle, assortis de vingt ans de sûreté, contre Abdoulaye Gningue, accusé d'avoir poignardé à mort son ex-compagne Marie devant ses cinq enfants en 2018. "Le meurtrier de Marie est en face de moi et c'est Abdoulaye Gningue", a déclaré sans détour la représentante du ministère public Laure-Anne Boulanger, en s'adressant aux jurés.

Dans ses réquisitions, l'avocate générale a, elle, jugé "monstrueux" et "immonde" le fait pour Abdoulaye Gningue de "qualifier (les enfants) de menteurs, de nier le statut de victime". "C'est cracher une seconde fois à la figure de ces enfants", a assené la magistrate.

Une artère sectionnée 

Le soir du 15 novembre 2018, la femme de 28 ans ouvre la porte de son domicile d'Aubervilliers à l'accusé, venu discuter de la fête organisée pour le 4e anniversaire de leur fils. Marie, qui a refait sa vie avec un homme qui vit au Sénégal, a accouché neuf mois plus tôt de triplés, présents ce soir-là dans son appartement avec leurs demi-frères et demi-sœur.

Selon le témoignage de la fille aînée de Marie, âgée de 8 ans lors des faits, sa mère et Abdoulaye Gningue sont allés dans la chambre de la victime, a décrit vendredi l'avocate générale.

La fillette dit avoir entendu les échos d'une dispute puis vu l'accusé quitter la pièce et l'appartement un couteau à la main. Marie le suit, décrit-elle, une main portée à son cou d'où le sang jaillit. Puis elle s'écroule sur le palier. La blessure à l'arme blanche a sectionné l'artère, ne laissant aucune chance à la victime.

Recherché par les forces de l'ordre, Abdoulaye Gningue a été arrêté cinq jours après le meurtre à l'aéroport de Milan, où il allait embarquer pour le Sénégal. Durant les quatre jours d'audience, Abdoulaye Gningue a nié toute violence à l'égard de son ex-conjointe, malgré le témoignage filmé de son fils, présent le jour du drame, diffusé à l'audience.

Verdict attendu lundi 

Le petit garçon y raconte aux policiers que son père "a pris un couteau il a jeté le couteau sur maman et après, elle avait du sang partout". Du box, l'accusé a réagi en ricanant : "c'est un enfant, il ment".

S'il refuse l'idée que les deux aînés de la fratrie aient pu mentir, l'avocat d'Abdoulaye Gningue met cependant en doute la véracité de leurs témoignages et plaide l'acquittement.

"Je pense que les choses sont reconstruites dans leurs esprits", a expliqué Me Thibaud Cotta dans sa plaidoirie.

Puis il a évoqué le témoignage de la voisine, qui a "dit que c'est l'ex-compagnon de Marie qui l'a tuée". À la barre, cette femme avait jeudi "bien indiqué qu'elle ne voit pas qui que ce soit sortir" de l'appartement, a rappelé Me Cotta.

Elle a porté cette accusation parce que "c'est le seul homme qu'elle voyait habituellement venir chez Marie", a-t-il estimé.

Le verdict est attendu pour lundi.

Avec AFP

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