Ce mardi soir, des parents d'élèves du groupe scolaire Jean Renoir à Noisy-le-Sec se mobilisent devant l'école. Les pères de certains enfants dormiront dans les locaux de l'établissement. Ils demandent le passage de cette école en REP+. Cette classification permettrait de donner plus de moyens à l'équipe éducative de ce groupe scolaire situé dans un quartier prioritaire.
"On veut montrer que les papas sont aussi impliqués que les mamans". Ce mardi soir, Eros Sana dormira dans l'établissement scolaire de ses enfants. Avec d'autres pères de famille de l'école Jean Renoir à Noisy-le-Sec, il participe à une mobilisation devant le groupe scolaire à partir de 16h30. "C'est une manière pour nous de soutenir les mamans qui sont souvent en première ligne quand il s'agit des problématiques scolaires".
A l'appel de la Fédération des Conseils de Parents d'élèves (FCPE) de l'établissement de Seine-Saint-Denis, il se rassemble avec d'autres parents pour demander au gouvernement le passage en REP+ de l'école.
"Tout justifie que l'école soit placée en REP+"
Les écoles placées en Réseau d'Éducation Prioritaire (REP) bénéficient d'aides en termes de moyens matériels et humains. Ce réseau concerne des établissements se trouvant dans des quartiers prioritaires de la politique de la ville. C'est le cas de l'école Jean Renoir. Pour être éligible à la REP+, un établissement doit aussi avoir un indice de position sociale faible. Là aussi, le groupe scolaire remplit les conditions.
L'IPS est un indicateur global de la situation sociale des élèves d'une école. Plus le chiffre d'une école est faible, plus elle a de chances d'être classée REP+. "Celui de notre établissement est de 67,9, l'un des plus faibles du département. Certaines écoles qui ont un IPS plus élevé sont classées en REP+ et pas nous alors que nous demandons des moyens depuis des mois", explique Clarisse Heusquin, la présidente de la FCPE du groupe scolaire qui comprend une école maternelle et une élémentaire. Pour les parents d'élèves, l'ensemble de ces facteurs "justifie que l'on doive être classé REP+", indique Eros Sana.
Ouverture de classes supplémentaires
Ce classement que les parents appellent de leurs vœux depuis novembre dernier permettrait notamment d'alléger les effectifs de certaines classes en ouvrant d'autres salles. "Certaines classes de maternelle sont saturées. Nous demandons l'ouverture de nouvelles salles pour partager les effectifs en deux", note la présidente FCPE de l'établissement. Autre revendication des parents, l'implantation d'une classe de toute petite section destinée aux enfants de 2 ans.
"Cela arrangerait beaucoup de parents, car il n'y a pas de crèche dans notre quartier", insiste Eros Sana. Le collectif de parents demande également une meilleure rémunération pour les enseignants et "plus de moyens pour les projets pédagogiques", peut on lire dans le communiqué relatif à la mobilisation.
Une pétition en ligne
Depuis le 25 novembre dernier, les parents demandent à l'Éducation Nationale le classement de l'école en REP+. "Nous avons envoyé de nombreuses relances au gouvernement, mais n'avons reçu qu'une réponse globale sur le renouvellement de la carte scolaire, sans que le cas de notre école ne soit évoqué spécifiquement", s'inquiète Clarisse Heusquin.
Dans une pétition en ligne, la FCPE réclame "des moyens adaptés aux besoins de nos enfants et de leurs enseignants". Le 17 janvier dernier, les parents ont déjà occupé l'école pour faire entendre leurs revendications. A terme, ils souhaitent "être reçu par le Ministre de l'Education Nationale afin de plaider notre cause" explique la présidente de FCPE du groupe scolaire. Ce mardi, les parents entendent échanger avec les enseignants au sujet "des besoins de l'école" à partir de 16h30.
Ils comptent empêcher la fermeture des portes de l'école. A partir de 20h, les papas s'installeront dans le bâtiment pour y passer la nuit. Une opération qu'ils sont prêts à répéter tant qu'ils ne seront "pas entendus", explique le père de famille.