Un an après la mort de Zhang Chaolin, père de famille chinois de 49 ans victime d'une agression à Aubervilliers, en Seine Saint-Denis, la communauté chinoise s'est rassemblée lundi pour lui rendre hommage.
Quelques roses blanches déposées à même le sol, en toute discrétion, près d'un parterre de bougies. Un à un, les membres de la communauté chinoise d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) rendent hommage à Zhang Chaolin devant les grilles du 59, de la rue des Écoles, où se dresse une plaque rappelant le drame.
C'est devant cet immeuble que ce père de famille, un ressortissant chinois de 49 ans, a été victime d'une agression le 7 août 2016. Un vol commis par trois individus aujourd'hui renvoyés devant la justice pour agression mortelle à caractère raciste.
A l'heure de cet hommage, "le sentiment d'insécurité persiste", explique Tamara Lui, membre du comité "Sécurité pour tous", constitué au lendemain du drame. En réalité, pour la jeune femme, "ce qui change, c'est l'attitude de la communauté".
"On a appris à s'adapter, constate-t-elle. Pour améliorer la situation, il ne faut pas compter sur les autres." Car l'inquiétude demeure.
"On n'est jamais tranquille"
Dans la petite assemblée présente lundi après-midi, un homme témoigne de manière anonyme. "On n'est jamais tranquille. Quand on marche dans la rue, on fait attention." Il a préféré quitter Aubervilliers, où il vivait jusqu'au drame.
Cet après-midi, si l'heure est au recueillement, elle est aussi aux revendications devant les nombreuses caméras. Après plusieurs manifestations en août et septembre 2016, la communauté chinoise demande toujours un renforcement des moyens de protection policière : vidéosurveillance, personnels...
Traducteur en mandarin
"Les relations avec le commissariat d'Aubervilliers se sont améliorées à cause de ce drame", reconnaît Sun-Lay Tan, du comité "Sécurité pour tous". Aujourd'hui, un traducteur en mandarin est en mesure de recevoir les plaintes déposées par les victimes. Pour le jeune homme, "on est davantage écouté, lorsqu'il s'agit d'agressions racistes."