Ils sont toujours là dix-huit mois après, alors que leur mission était prévue pour trois mois: depuis février 2012, des porteurs aident les habitants, toujours confrontés à des ascenseurs en panne, de la cité du Chêne-Pointu, à Clichy-sous-Bois (93), à monter leurs courses.
Leur mission a été prolongée, mais son financement s'arrête fin juillet alors que la situation n'a pas changé.
"Ils sont toujours là, parce que le motif qui a prévalu à leur installation est toujours là. Ça durera tant que les ascenseurs n'auront pas été remis en route", tranche le maire (PS), Olivier Klein.
Quatre demandeurs d'emploi avaient été embauchés en février 2012 à raison d'un agent par immeuble pour "une mission exceptionnelle", en attendant la remise en état des seize ascenseurs, prévue en juillet 2013, qui avaient été condamnés pour non conformité aux normes de sécurité. Depuis, les porteurs "assurent en moyenne 800 interventions par mois", précise la mairie.
Au pied des immeubles, ils se prêtent de bonne grâce aux sollicitations des habitants. "On est là, on fait notre boulot. On monte les courses, les sacs de pommes de terre, des caddies, il y a un peu de tout", détaille Nacer Bélaïd, un grand gaillard de 47 ans qui gravit plusieurs fois par jour les 160 marches menant aux étages. "Mais pas d'enfants, seulement des poussettes, on ne fait pas de déménagement non plus".
La mission devait durer trois mois, mais en raison du retard des travaux sur les ascenseurs, elle s'est installée dans la durée, au grand soulagement des bénéficiaires.
"Quand le porteur n'est pas là, on s'arrange entre voisins, mais on préfère l'avoir", raconte Madeleine Tosolini, 78 ans, propriétaire d'un appartement au sixième étage d'une barre qui en compte dix. Les nouveaux ascenseurs sont attendus entre février et mars. La Région a voté les subventions.
En attendant la remise en marche des ascenseurs, la poursuite du service au-delà de juillet est incertaine. Pourtant, elle est souhaitée aussi par les porteurs qui y voient une opportunité de s'insérer professionnellement. Mais pour le maire, Olivier Klein, ce service représente "un coût pour la collectivité" partagé avec l'État. Grâce à cette subvention et son apport propre, la ville a mandaté l'association Énergie qui gère les porteurs à travers des contrats aidés.
La mairie espère une reconduction du dispositif ou alors elle va chercher d'autres sources de financement pour le maintenir. "C'est quand même difficile de laisser les habitants dans cet état-là. Certains ont même installé une poulie pour monter les affaires!". dit le maire.