À la veille des vacances scolaires, le personnel et les parents d’élèves du Lycée Mozart au Blanc-Mesnil ont bloqué l’établissement ce vendredi. Ils réclament le départ du proviseur après l’agression vendredi dernier d’un lycéen, en plein cours.
Au lycée Mozart ce vendredi, les cours sont en partie suspendus. Dès 7h 30 ce matin, des parents d’élèves et des professeurs ont formé une chaîne humaine devant l’établissement pour réclamer le départ du proviseur.
Lynchage en plein cours
Selon eux, depuis son arrivée, il y a un an, les erreurs de gestion s’accumulent. Dernier exemple en date : le lynchage d’un lycéen vendredi dernier dans sa salle de cours par quatre élèves de terminale. Sur la vidéo de l’agression, diffusée sur les réseaux sociaux, on aperçoit l’adolescent à terre. Plusieurs camarades tentent alors de s’interposer, mais ils sont également blessés à leur tour.
"Les élèves-agresseurs ont été rapidement identifiés. Deux d’entre eux ont été renvoyés en cours, les deux autres ont été forcés de quitter le lycée. Ils ont à leur tour été agressés à l’extérieur de l’établissement (NDLR : en représailles) car ni la police ni les pompiers n’avaient été prévenus de ce qu’il venait de se passer", explique Louise, professeure d’Histoire-Géographie au lycée Mozart.
Un management brutal et 13 mois de tension
Comme elle, 41 enseignants ont fait jouer leur droit de retrait suite à cet événement. Accompagnés de parents d’élèves, ils se sont rendus hier devant le rectorat pour dénoncer la situation, mais n’ont pas obtenu de rendez-vous.
Pourtant, selon Tony Tremblay, représentant du SNES-FSU 93, plusieurs saisines ont déjà été déposées auprès de l’académie pour dénoncer "la brutalité managériale" de ce proviseur. "Dès son arrivée à la tête de l’établissement, il a clairement dit qu’il était là pour remettre les gens au travail. Depuis 13 mois, nous signalons régulièrement les pressions qu’il exerce sur les enseignants pour qu’ils acceptent d’être professeurs principaux, les insultes qu’il lâche pendant les conseils d’administration…"
Conséquences : les arrêts de travail se multiplient depuis 13 mois et de nombreux cours ne sont plus assurés au Lycée Mozart. "Cette année, je dois passer le bac de philosophie et je n’ai pas de prof de philo depuis le début de l’année. Je n’ai pas non plus de prof d’espagnol", assure Jordan, élève en terminal au lycée Mozart.
Dix parents d’élèves ont porté plainte contre le proviseur
Du côté des parents d’élèves, l’inquiétude monte également. "Des bagarres, ça peut arriver, ce sont des jeunes, il y a l’effet de groupe. Mais quand on voit un proviseur qui n’arrive pas à gérer cette situation-là, on se dit que c’est très grave", confie ce matin la mère d’un élève.
Une situation qui a poussé dix parents d’élèves élus à porter plainte contre le chef d’établissement lundi dernier pour "mise en danger de la vie d’autrui". Selon eux, le proviseur aurait dû confiner les élèves dans les salles de cours et prévenir les autorités.
De son côté, le proviseur n’a pas souhaité répondre à nos questions. Le rectorat, lui, assure qu’une audience aura lieu, après les vacances scolaires. La date n’a pas encore été fixée, mais les professeurs recevront une convocation rapidement, elle devrait leur être transmise par leur proviseur.