Hadama Traoré, figure militante du quartier des 3.000 à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), sera jugé le 13 septembre, pour avoir menacé de séquestrer le maire de la ville et de mettre le feu à la mairie
Lors du conseil municipal du 7 mars, cet opposant au maire, très actif sur Facebook et sur le terrain depuis un peu plus d'un an, avait traité le maire de "dictateur", lui reprochant de l'avoir "révoqué" de son poste d'animateur jeunesse.
"On va vous virer, vous et tous vos sbires", "croyez-nous, en 2020, on va vous nettoyer au Kärcher", avait-il lancé en référence aux prochaines élections municipales.
Vidéos menaçantes
Les propos qui lui valent d'être poursuivis ont été tenus dans des vidéos postées sur Facebook les 30 et 31 mars. "S'il faut que je rentre dans le bureau de monsieur Beschizza et que je l'enferme dans son bureau et que personne rentre, ils me ramènent le GIGN, ça va se passer comme ça, mais je ne vais pas me laisser faire", déclare notamment le trentenaire.
"Depuis le 20 juillet 2017 je me bats afin de faire valoir mes droits face à cette municipalité", clame Hadama Traoré dans les vidéos des 30 et 31 mars. "A un moment donné, ils vont me pousser au crime. S'ils veulent qu'on brûle la mairie, qu'on brûle leurs voitures, qu'on brûle leurs maisons, qu'on brûle tout, eh bien personnellement je suis prêt à le faire". "Il faut pas oublier que toutes ces personnes-là elles ont des adresses", dit-il.
Agent municipal depuis 10 ans, Hadama Traoré a été licencié de la fonction publique pour avoir notamment, selon la municipalité, manqué à son devoir de réserve et insulté des élus - ce qu'il a toujours nié.
Co-fondateur du collectif citoyen "la Révolution est en marche", il a été remis en liberté sous contrôle judiciaire, une mesure comportant l'interdiction de paraître à la mairie.