Selon un rapport de Transilien, les transports en commun ne pourront pas faire face à l'afflux de spectateurs face au nombre important de concerts prévus par le Stade de France. La construction du CDG Express qui doit relier l'aéroport à Paris entraîne de gros travaux sur les voies du RER B.
Indochine, les Red Hot Chilli Peppers ou Coldplay : sur les 25 concerts prévus jusqu'à la fin 2022, 19 sont menacés selon un rapport de la SNCF (ainsi que la finale du Top 14 et le match France-Irlande). En cause, les travaux de rénovation de l'axe ferroviaire Nord et les "très nombreux chantiers [qui] prévoient de couper les circulations du RER B et RER D".
Ce document précise ainsi que "le temps d’évacuation serait de plusieurs heures avec les risques de sécurité publique pouvant être occasionnés par des mouvements de foule (contre plus d’une heure aujourd’hui, certains scénarios conduisant à un temps d’évacuation de 5 heures, inacceptable pour la sécurité des personnes)".
Réseau saturé
Ce document, très sévère envers le Consortium du Stade de France, critique le manque de concertation du groupe qui "n’a pas tenu compte du calendrier de travaux prévus" empêchant "de trouver en amont les solutions aux éventuelles incompatibilités".
Mais le document de Transilien relève aussi que le réseau est complètement saturé. Alors qu'une majorité des spectateurs (60%) viennent en transport en commun sur les trois lignes qui desservent le stade (la ligne 13, le RER B et D), ce sont 37 000 personnes qu'il faut évacuer, ce qui prend une heure "en temps normal".
Or, le calendrier des travaux, conçus pour préserver tant que possible les trajets en journée, sont répercutés sur les voyageurs du soir et des week-ends. Les moyens des transporteurs ne peuvent pas répondre aux besoins. Les RER B et D ayant respectivement une capacité de 1700 et de 2500 personnes, ils "ne peuvent être substitués de manière équivalente", poursuit Transilien.
Vers une réduction des jauges au Stade de France ?
Sur l'ensemble des événements prévus, il n'y aurait aucun RER B pour 4 d'entre eux et aucun RER D pour 5 autres (le document ne précise pas lesquels). "La saturation des modes restant (métro 13, etc.) pourrait par ailleurs conduire à décider de les fermer en opérationnel pour des raisons de sécurité, aggravant encore la situation sur la voie publique", enfonce Transilien SNCF.
L'entreprise ferroviaire propose donc aux autorités "la réduction de jauge du Stade de France, le décalage horaire d’événements, l’évacuation régulée du Stade par 'tranche', la mobilisation massive des forces de l’ordre".