Chaos au Stade de France : trois hommes condamnés à du sursis pour le vol de portables

Trois hommes de nationalité péruvienne ont été condamnés par le tribunal correctionnel de Bobigny à des peines avec sursis pour le recel de téléphones volés à des supporters lors de la finale de la Ligue des champions au Stade de France.

Ils sont âgés de 21, 26 ans et 39 ans. Les deux premiers ont été condamnés à six mois de prison avec sursis pour "recel de vol" de téléphone. Le troisième, également poursuivi pour "exercice illégal de l'activité de taxi", a écopé d'une peine de neuf mois avec sursis.

Le soir de la finale, le 28 mai, ce dernier se trouvait au volant d'un taxi clandestin quand les policiers ont interpellé le trio avec, à bord, 14 téléphones volés, des portefeuilles contenant de l'argent ou encore du cannabis. "C'est la caverne d'Ali Baba", a raillé le président du tribunal.

Les trois hommes se sont défendus d'être à l'origine des vols, et ont assuré qu'un tiers, qui n'a pas été arrêté, dirigeait l'équipage à l'œuvre autour du stade. Deux d'entre eux, en situation irrégulière sur le territoire, comparaissaient détenus.

"La police voulait trouver des coupables, et nous a poussé à avouer des choses qu'on n'avait pas faites", a plaidé l'un des prévenus, se présentant comme un touriste venu soutenir le Real Madrid.

Trois autres hommes, également en situation irrégulière, ont déjà été condamnés par ce tribunal le 31 mai, pour des vols au préjudice de supporters.

Le parquet de Bobigny recensait fin juin 80 plaintes de supporters anglais et espagnols pour vols et violences.

"Part de responsabilité"

Fin juin, Gérald Darmanin avait reconnu "une part de responsabilité" dans le fiasco sécuritaire de la finale de Ligue des champions, réitérant ses "excuses" auprès des supporters "qui ont subi cette mauvaise gestion".

"Est-ce que le Stade de France aurait pu être mieux géré ? La réponse est oui. Est-ce que j'ai une part de responsabilité ? La réponse est oui", avait déclaré le ministre de l'Intérieur sur RTL.

"Je m'excuse bien volontiers (auprès de) tous ceux qui ont subi cette mauvaise gestion", avait-il ajouté en direction des supporters de Liverpool aspergés de gaz lacrymogène par la police ou agressés et volés - tout comme des supporters du Real Madrid - à l'issue du match le 28 mai.

"S'il y a quelque chose qui s'est mal passé au Stade de France, c'est la lutte contre la délinquance", avait par ailleurs insisté le ministre qui, le soir de la finale, avait rejeté la faute sur les supporters de Liverpool venus sans billet ou avec de faux billets.

Scènes de chaos

Un premier rapport gouvernemental avait pointé début juin une "atteinte à l'image de la France" ainsi que les dysfonctionnements au sein de la police comme chez les organisateurs ayant mené au fiasco de la finale de Ligue des champions au Stade de France.

Le document de 30 pages est aussi revenu sur le déroulé de la soirée, de la préparation "en 3 mois au lieu de 18", à l'arrivée mal "signalisée" des supporters en transports, jusqu'à l'embolie aux "points de pré-filtrages", combinée à un phénomène de "délinquance d'opportunité" aux abords du stade.

Spectateurs sans billets qui escaladent les grilles, supporters et familles aspergés de gaz lacrymogènes, d'autres victimes de vols ou d'agressions: des scènes de chaos avaient précédé et suivi le match Real Madrid-Liverpool, dont l'organisation avait été confiée à la France en remplacement de Saint-Pétersbourg après le déclenchement de la guerre en Ukraine.

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