Quelque 500 migrants du bidonville installé aux portes de Paris vont être "mis à l'abri" ces prochains jours dans le cadre de la lutte contre le coronavirus, selon la préfecture de la région Île-de-France. Médecins du Monde avait dénoncé une situation sanitaire "innommable".
500 migrants concentrés porte d’Aubervilliers (Seine-Seine-Denis) vont bientôt être mis à l'abri dans le cadre de la lutte contre la propagation du Covid-19, a annoncé ce jeudi le préfet de la région Île-de-France Michel Cadot. Après la mise en place du confinement, la présence de ces centaines de personnes sous des tentes et des abris de fortune fait polémique notamment en raison de la situation hygiénique et sanitaire sur place.D’après les autorités, l’opération sera menée conjointement avec la préfecture de Seine-Saint-Denis, qui doit prendre en charge 300 personnes sur son département. L’évacuation devrait avoir lieu "dans les prochains jours, d'ici le tout début de semaine prochaine", selon Michel Cadot. 200 personnes devraient par ailleurs être installées dans des gymnases mis à disposition par la mairie de Paris.
"500 personnes parquées par la police", "sans eau" et "sans nourriture"
En attendant, un "renforcement des lieux pour se laver et avoir un minimum de suivi d'hygiène" doit être mis en place. Jeudi, l'ONG Médecins du Monde dénonçait une situation sanitaire "innommable" sur place, avec "500 personnes parquées par la police", "sans eau", et "sans nourriture". "Est-ce cela la politique gouvernementale vis à vis des plus vulnérables en temps de coronavirus ?", s’interrogeait ainsi l’association.[ Camp #Aubervilliers ]
— Médecins du Monde (@MdM_France) March 18, 2020
- 500 pers. parquées par la Police
- sans eau
- sans nourriture
Nous n'avons plus de mots.
➡ Est-ce cela la politique gouvernementale vis à vis des plus vulnérables en temps de #coronavirus ?@EmmanuelMacron@CCastaner@OlivierVeran@PrefPolice #QAG pic.twitter.com/lNSTwoJJSK
Michel Cadot a également détaillé le plan mis en place pour les SDF et les migrants potentiellement contaminés par le virus, évoquant "plus de 300 places" à l'isolement dans des "centres de desserrement" créés dans la région. Trois ont ouvert jeudi, dont deux à Paris et un à Nanterre (Hauts-de-Seine). Un quatrième est censé ouvrir vendredi à Argenteuil (Val-d'Oise), pour accueillir des personnes présentant des symptômes mais dont l'état de santé ne nécessite pas une hospitalisation. Soit "250 places pour adultes, plus de 300 places avec les enfants", selon le préfet.