L'homme de 30 ans est mort après avoir reçu une douzaine de coups de taser de la part des policiers. Les faits se sont déroulés à Montfermeil le 5 janvier dernier.
Le parquet de Bobigny a annoncé vendredi l'ouverture d'une information judiciaire après la mort de cet homme interpellé dans l'épicerie dans laquelle il travaillait. "Les investigations s'attacheront à rechercher si un lien de causalité peut être établi entre les usages répétés de pistolet à impulsion électrique, les moyens qui ont été utilisés pour l'interpellation et le décès intervenu", a indiqué le procureur de la République de Bobigny, Eric Mathais, dans un communiqué.
"La multiplicité des policiers intervenants et le comportement de l'homme décédé rendent complexes l'établissement de la chronologie exacte et la détermination de la légitimité des moyens employés", a ajouté le parquet.
18 policiers sont intervenus
Au total, 18 fonctionnaires sont intervenus en plusieurs temps dans une épicerie de Montfermeil le 4 janvier peu après 00H00, pour interpeller cet employé en "état de surexcitation" et "d'agressivité", selon la même source. D'après les premiers éléments de l'enquête, six policiers ont fait usage de leur pistolet à impulsion électrique.
L'information judiciaire ouverte vendredi contre X vise des soupçons de "violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner par personne dépositaire de l'autorité publique".
"L'homme résistait violemment, en tentant de s'emparer de l'arme à feu d'un des policiers, de se saisir d'une bouteille susceptible de servir de projectile et de porter des coups aux policiers présents", détaille, dans son communiqué diffusé vendredi, le parquet de Bobigny, se basant sur les procès-verbaux des forces de l'ordre.
La Ligue des droits de l'Homme dénonce une intervention "démesurée"
Mercredi, la Ligue des droits de l'Homme avait pour sa part dénoncé une intervention policière "démesurée".
La LDH demande à ce que "toute la lumière soit faite sur ce nouveau décès qui semble résulter de violences policières injustifiées." L'organisation "s'interroge sur les méthodes d'intervention et l'utilisation disproportionnée de leurs armes par certains policiers".