E-sport : ces métiers pour qui le confinement ne change presque rien

Dans le e-sport, très peu de compétitions ont été annulées. Celles qui se déroulent habituellement en public dans des stades se font en réseau. Au quotidien, commentateurs et équipes professionnelles se sont facilement organisés pour continuer à travailler.

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Comme tous les jours désormais, Gardoum (son pseudo) s’assoit derrière son écran à Montreuil (Seine-Saint-Denis). Pendant six heures, il va exercer son métier, commentateur d’e-sport, de chez lui. Depuis le début du confinement, il a surtout gagné du temps. «Habituellement, j’ai 3h30 de transports en commun aller-retour pour aller au studio». Et puis «l’avantage du monde du jeu vidéo, c’est qu’on sait depuis longtemps s’occuper chez nous !».

Seule différence, la qualité offerte aux spectateurs. Au lieu d’être équipé de matériel professionnel avec ses collègues - «comme sur un plateau de télévision» - chacun fait avec les moyens du bord. Les milliers de personnes qui les regardent sur des plateformes comme Twitch peuvent alors être déçus de découvrir les posters sur les murs et les images pixellisées par de mauvaises webcams. «Mais ils sont compréhensifs, et heureux qu’on continue à diffuser !», assure Gardoum. Ses audiences ont même augmenté à certaines heures de la journée : «les gens nous regardent en télé-travaillant».

 

« C’est sûr que c’est plus simple pour les joueurs d’e-sport ! »

Yannick Agnel est un ancien champion olympique de natation. Il est aujourd’hui directeur sportif d’une équipe, la MCES, basée dans le Sud de la France. «J’habite à Paris alors je ne peux plus aller voir mes joueurs». Mais pour rester en contact, ils ont «l’habitude de se servir des moyens de communication à distance». Forcément, ses champions ne risquent pas d’être déstabilisés par la technologie. Certains d’entre eux ont choisi de se confiner ensemble dans les centres d’entraînement, d’autres sont rentrés chez eux. Il ne faut pas se méprendre : dans le jeu vidéo professionnel, on pratique quand même une activité sportive physique régulière. D’après Yannick Agnel, difficile pour ses joueurs de garder un entraînement conséquent (30 minutes à 1 heure par jour). «Mais on évite de leur mettre la pression. La situation n’est facile pour personne». Il reconnaît que leur travail n’est pas vraiment bousculé : «C’est sûr que c’est plus simple pour eux. Pour le savoir un peu, ce n’est pas comme quand on est nageur !»

Quant à une augmentation considérable des joueurs après cette période, aucun des deux n’y croit. «Les circuits professionnels sont très fermés», précise Gardoum. Yannick Agnel confirme même si «de facto, les bons joueurs occasionnels vont jouer plus souvent parce qu’ils ont plus de temps». Mais il anticipe : «il y a surtout de fortes chances qu’après le confinement, ces personnes reprennent une vie normale et délaissent les jeux vidéo».
 
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