Le procureur de la République de Bobigny a annoncé la mise en examen de 3 personnes proche de la famille et la publication d'un avis de recherches européen via Interpol. Ni le bébé, ni les parents n'ont pour l'instant été retrouvés. Trois personnes ont été mises en examen.
Santiago, né le 5 octobre dernier, a disparu entre 23 h et 23 h 30 le 21 octobre 2024 du service de néonatalité de l'hôpital intercommunal Robert Ballanger d'Aulnay-sous-Bois. Le soir même, ses parents ont été vus sortant de l'établissement avec un sac cabas. Né prématurément, le bébé a besoin d'une prise en charge médicale constante, au risque d'engager son pronostic vital.
Les autorités policières et judiciaires en charge de le retrouver ont rappelé à plusieurs reprises combien leur priorité est de retrouver l'enfant et de s'assurer qu'il aille bien. Tous gardent espoir qu'il soit encore vivant.
Les parents craignaient probablement un placement, mais détenaient toujours l'autorité parentale sur l'enfant
Eric Mathais, procureur de la République de Bobigny, a assuré qu'au moment de l'enlèvement, les parents de Santiago étaient toujours titulaires de l'autorité parentale sur leur enfant.
L'enlèvement peut tout de même être caractérisé par un usage abusif de cette autorité parentale, en l'occurrence, car ils risquent la vie de leur fils en le privant de soins. Il pourra donc leur être reproché d'avoir enlevé leur propre enfant.
Par ailleurs, le 21 octobre, jour de l'enlèvement, les parents auraient eu une réunion avec les équipes de l'hôpital. La concomitance entre cet entretien et le rapt le soir même pousse les enquêteurs à penser que les parents aient pu craindre un signalement ou une mesure de placement.
Les enquêteurs semblent détenir très peu d'éléments tangibles sur les motivations des parents. La nécessité de prise en charge médicale du bébé, né à 32 semaines avec 8 semaines d'avance, était pourtant comprise et acceptée par les parents. Rien ne laissait penser qu'ils allaient enlever leur enfant.
Un mandat d'arrêt européen émis pour retrouver Santiago le plus rapidement possible
Le procureur de la République et Jean-Paul Mégret, directeur du SDPJ 93, ont assuré travailler en lien étroit avec les autorités belges. Une enquête "pas banale" d'après Jean-Paul Mégret, qui mobilise tous les fonctionnaires concernés et "va s'étendre dans les jours qui viennent sur l'Europe voir au-delà".
Des mandats d'arrêt européens ont été émis à l'encontre des parents de Santiago, a annoncé vendredi le procureur de Seine-Saint-Denis. "Des mandats d'arrêt et mandats d'arrêt européens à l'encontre des parents de l'enfant ont été diffusés au niveau européen et plus largement via Interpol", a déclaré Eric Mathais dans un communiqué de presse ce vendredi 25 octobre.
Le couple a en effet gagné la Belgique dans la nuit de l'enlèvement. Les investigations en urgence réalisées par la police belge ont permis de retrouver un véhicule de marque Audi utilisé par le couple à Charleroi. Une chambre d'hôtel à Mons a aussi été identifiée et perquisitionnée.
Trois personnes mises en examen
Cinq personnes soupçonnées d'avoir participé à l'enlèvement, âgées de 16 à 29 ans, ont été interpellées à Livry-Gargan le 22 octobre 2024. Deux d'entre elles, dont un mineur, ont reconnu avoir accompagné le couple dans leur fuite en Belgique, et être rentrées dans la nuit.
Deux gardes à vue ont été levées. Les trois autres personnes, proches du couple, ont été présentées devant un juge d'instruction pour les chefs d'enlèvement, séquestration et détention arbitraire d'un mineur de 15 ans en bande organisée, privation de soins et non dénonciation de crime.
Une femme a été mise en examen pour non-dénonciation de crime et placée sous contrôle judiciaire strict, annonce le ministère public ce vendredi 25 octobre.
Deux autres personnes, un mineur et un majeur, ont été mises en examen des chefs d’enlèvement et séquestration d’un mineur de 15 ans en bande organisée et de complicité de mauvais traitements et privations infligés à un mineur de 15 ans. Elles ont été placées en détention provisoire.
Les parents étaient connus des services de police
Les parents de Santiago sont tous deux nés en France et de nationalité française. Ils vivaient à Noisy-le-Sec. Le père, âgé de 23 ans, a déjà été condamné à quatre reprises. Pour plusieurs vols avec effraction et arme, mais aussi pour vol aggravé, conduite d'un véhicule sous stupéfiants et usage de stupéfiants.
La mère, âgée de 25 ans, a été condamnée deux fois pour des vols avec effraction et une fois pour recel de vol.