Une alerte enlèvement a été déclenchée ce mardi 22 octobre avant d'être levée en fin de journée. Un nouveau-né prématuré aurait été enlevé par ses parents alors qu'il était hospitalisé dans un service de néonatalogie de l'hôpital Robert Ballanger à Aulnay-sous-Bois en Seine-Saint-Denis. Le bébé n'a toujours pas été retrouvé.
Santiago, un petit garçon, est né le 5 octobre dernier à la maternité de l'Hôpital Robert Ballanger à Aulnay-sous-Bois. Né deux mois avant terme, ce prématuré avait été hospitalisé au service de néonatalogie de l'hôpital. Il a été enlevé dans la nuit du lundi 21 octobre à la maternité entre 23 heures et 23 heures 30.
Selon la direction de l'hôpital, l'infirmière de garde a remarqué les parents sortir du service "sans enfant dans les bras ou dans une poussette, mais avec un sac". Alertée ensuite par l'absence d'informations médicales sur les appareils de surveillance du prématuré, elle a découvert la disparition du nouveau-né de sa couveuse. Elle a immédiatement alerté la police.
Des faits confirmés par le parquet de Bobigny dans un communiqué. "Les forces de l'ordre ont été averties par le personnel de ce service de néonatalogie de la disparition du bébé nécessitant des soins médicaux constants", (...) "les parents ayant débranché des capteurs cardiaques", explique le procureur de la République de Bobigny.
En l'absence de suivi médical, "le pronostic vital du bébé est engagé", poursuit le ministère public. La direction de l'hôpital appelle les parents à se rapprocher au plus vite d'un établissement de soins,"le prématuré étant nourri par sonde".
Le personnel du service de néonatalogie de l’hôpital Ballanger d’Aulnay-sous-Bois est sous le choc. "Nous sommes tous très affectés par l’annonce de cet enlèvement", explique Sonia Doysié, la secrétaire syndicale de Sud Santé-Sociaux.
Elle souligne que l'hôpital a déjà connu plusieurs intrusions "qui auraient pu mal tourner", précise-t-elle."Nous demandons depuis des années la sécurisation du site mais malheureusement nous n'avons pas le financement nécessaire que l’État devrait nous donner", explique la syndicaliste, même si elle reconnaît que dans le cas de l'enlèvement de Santagio, la sécurisation ne peut pas tout. "L’enfant est tout petit, il a pu être camouflé sous un manteau. On ne va pas fouiller les parents", souligne-t-elle.
De son côté, la direction de l'hôpital a précisé que les effectifs présents la nuit de l'enlèvement étaient normaux.
Une cellule psychologique a été mise en place pour les familles et le personnel de l'hôpital.
Les parents du bébé suspectés
Une alerte enlèvement a été publiée ce mardi matin vers 8 heures par le ministère de la Justice. En fin de journée, le parquet de Bobigny a décidé de mettre fin à cette alerte a annoncé le ministère de la Justice, peu avant 19 heures, ajoutant que l'enquête se poursuit, le bébé n'ayant toujours pas été retrouvé.
Des photos des parents ont été diffusées. Le père est âgé de 23 ans, habillé d’un jean sombre, d’un T-shirt blanc, d’un blouson en jean bleu clair et d’un sur-blouson noir. La mère est âgée de 25 ans, habillée d’un pull blanc, d’un blouson sans manche bleu clair et d’une jupe verte.
"En l’état, ni le nourrisson ni ses parents n’ont été retrouvés"
Les parents ont quitté l'hôpital à bord d'un véhicule."L'exploitation des caméras de vidéosurveillance confirmait que les parents étaient repartis avec un sac type cabas noir, possiblement au moyen d'un véhicule de couleur clair, avec à bord trois autres individus", a déclaré le procureur de Seine-Saint-Denis.
Le couple aurait pu gagner la Belgique avec le nourrisson dans la nuit. "Une décision d’enquête européenne était en conséquence adressée sans délai aux autorités judiciaires belges", indique le procureur.
Le parquet ajoute que les parents âgés de 23 ans et de 25 ans sont déjà connus des services de police et de la Justice et que l'enquête criminelle est faite en lien avec les autorités judiciaires et policières belges. Ils appartiendraient à la communauté des gens du voyage affirme France Télévisions.
"En l’état, ni le nourrisson ni ses parents n’ont été retrouvés", précise le procureur de la République de Bobigny.
L'enquête se poursuit avec les autorités belges où un avis de recherche national a été publié.
Cinq personnes proches des parents interpellées et placées en garde à vue
Cinq personnes de l'entourage des parents de Santiago, âgées de 16 à 29 ans, ont été interpellées dans le secteur de Livry-Gargan, a appris France 3 Île-de-France de source proche de l'enquête. Elles ont été placées en garde à vue pour enlèvement en bande organisée d'un mineur, précise le parquet. Les enquêteurs cherchent à savoir si ces personnes ont des informations sur l'endroit où pourraient se trouver le nourrisson et ses parents.
Une enquête a été ouverte par le parquet de Bobigny. Elle a été confiée à la police judiciaire de Seine-Saint-Denis.
L'état-major de la police demande de ne pas intervenir en cas de localisation du bébé, mais d'appeler le 197 ou envoyez un courriel à : pppj.alerte.enlevement@interieur.gouv.fr
Le dispositif enlèvement
Adopté en France en février 2006, le dispositif "alerte-enlèvement" consiste à lancer une alerte massive en cas de rapt d'enfant mineur pour mobiliser la population dans la recherche de l'enfant et de son ravisseur. Il a été déclenché en France à une trentaine de reprises jusqu'à présent.
Il n'est activé que si plusieurs critères sont réunis : il faut un enlèvement avéré et pas une simple disparition, la victime doit être mineure, son intégrité physique ou sa vie doivent être en danger et des éléments d'information doivent permettre de la localiser.
Depuis la création du plan alerte enlèvement en février 2006, ce dispositif a permis de retrouver vivants 33 enfants.