La mère de Santiago, le nourrisson enlevé par ses parents en octobre dernier, a été présentée à un juge d'instruction à Bobigny. Elle a été mise en examen ce vendredi. Elle avait fui aux Pays-Bas avec le nouveau-né et son le père.
Interpellés dans une chambre d'hôtel d'Amsterdam le 25 octobre dernier au terme d'une traque de plusieurs jours, les parents du nourrisson avaient été placés en détention provisoire en vue de leur extradition.
La mère du nourrisson a été transférée en France et remise aux autorités ce jeudi. Elle a été présentée à un juge d'instruction de Bobigny et mise en examen pour du "chef d’enlèvement, séquestration d’un mineur de 15 ans en bande organisée, et privation de soins ou d’aliments compromettant la santé d’un mineur de 15 ans par ascendant ou personne ayant autorité", annonce le parquet de Bobigny ce vendredi 8 novembre dans un communiqué. Elle a été placée sous contrôle judiciaire.
Le parquet de Bobigny fait appel de la décision de placement sous contrôle judiciaire, précise le ministère public.
Le père, lui, a refusé la procédure de remise simplifiée aux autorités françaises, il est toujours incarcéré aux Pays-Bas.
Santiago enlevé en octobre dernier
Le petit Santiago, âgé de 17 jours lors de son enlèvement, a lui été rapatrié en France le 31 octobre par ambulance et va bien.
Ce grand prématuré avait été enlevé par ses parents de 23 et 25 ans dans le service de néonatalogie de l'hôpital intercommunal Robert Ballanger à Aulnay-sous-Bois, près de Paris. Le bébé, né avec huit semaines d'avance, nécessitait des soins constants en couveuse.
Le parquet de Bobigny est jusqu'ici resté très prudent sur les motifs de l'enlèvement, mais il est probable que les parents aient craint de perdre la garde de leur enfant et qu'il ne soit placé. Ils avaient eu, le jour des faits, un entretien avec les équipes de l'hôpital.
L'avocat de la mère de Santiago, Me Romuald Sayagh, l'a décrite jeudi comme animée par "la peur" depuis qu'un placement du bébé avait été évoqué, alors même qu'"elle avait adhéré aux soins". "Elle est dans un état de stress post-traumatique, car il faut savoir que les parents d'enfants prématurés traversent une période de stress post-traumatique", renforcé dans ce cas par "la menace du placement de l'enfant", a assuré auprès de l'AFP, Me Sayagh.
Dans le cadre de cette affaire, deux hommes, un mineur et un majeur, ont été mis en examen pour enlèvement et séquestration d'un mineur de moins de 15 ans en bande organisée et incarcérés provisoirement. Ils ont reconnu avoir accompagné le couple et le nourrisson dans leur fuite en Belgique.