Accusé d'avoir tenu des propos litigieux à l'égard de deux femmes voilées dans son établissement, un restaurateur de Tremblay-en-France, en Seine-Saint-Denis a présenté ses excuses. Depuis dimanche, une vidéo polémique a été vue des milliers de fois, suscitant de nombreuses réactions.
"Je regrette fortement mes propos. Même trente secondes après les avoir dits, c'est des propos que je ne pensais pas", a déclaré à une équipe de France 3 Paris Île-de-France le restaurateur de Tremblay-en-France au coeur d'une polémique depuis dimanche.
"C'était sous l'effet de la colère [...] Tout ce qui se passe, les attentats, le Bataclan [...] C'est pas du tout ça les musulmans", a-t-il déclaré lundi matin. "Je tiens à m'excuser auprès des deux jeunes filles, et du monde musulman que j'ai froissés avec ces paroles."
"Sous l'effet de la colère"
Dans une vidéo, tournée samedi dans son établissement, et diffusée largement sur les réseaux sociaux dimanche, on entend le restaurateur tenir des propos litigieux à des femmes voilées, avant de leur demander de quitter son établissement.A l'une des deux femmes qui lance : "On ne veut pas être servies par des racistes, Monsieur !", le patron répond : "Les racistes mettent pas des bombes et ne tuent pas des gens, les racistes comme moi !" "Parce qu'on a mis des bombes, Monsieur ?", lui rétorque la voix. "Madame, les terroristes sont musulmans et tous les musulmans sont terroristes [...] Des gens comme vous, j'en veux pas chez moi. [...] Maintenant, vous le savez, alors partez !"
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Condamnations en chaîne
Vue des milliers de fois, la vidéo a suscité de nombreuses réactions, à commencer par la ministre des Familles, de l'enfance et des droits des femmes Laurence Rossignol qui a indiqué dimanche avoir saisi la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme. De même, le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Anouar Kbibech, a exprimé son "indignation".De son côté, le Collectif contre l'islamophobie en France a indiqué avoir été saisi par les deux femmes figurant dans la vidéo. Le parquet de Bobigny a expliqué avoir ouvert une enquête pour "discrimination à caractère racial".