Griffures et hématomes. A Livry-Gargan, une crèche Microstars soupçonnée d'avoir maltraitée une petite fille de 7 mois

Mi-septembre, les parents d'une petite fille gardée au sein de la crèche Microstars de Livry-Gargan en Seine-Saint-Denis ont découvert des traces suspectes sur son corps. L'enfant âgée de 7 mois a dû être amenée aux urgences, ses parents soupçonnent l'établissement de "violences sur mineur".

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Cela fait quasiment un mois que Loubna et Imed sont dans l'angoisse. Le couple qui habite Coubron (Seine-Saint-Denis) veut savoir si du personnel de la crèche Microstars de Livry-Gargan s'est livré à des mauvais traitements sur leur enfant. Leur fille de 7 mois est gardée dans cet établissement. En plein milieu du mois de septembre, les deux trentenaires l'ont récupérée couverte de plusieurs bleus et de rougeurs. Les parents réclament des explications sur ces blessures : violences ou accident ?

À la recherche de la vérité

"L'idée de mes clients n'est pas forcément d'incriminer la crèche, mais bien de savoir la vérité au sujet des blessures que présente leur enfant : une griffure au ventre, des hématomes à ce même endroit ainsi qu'à l'abdomen et des traces à la mâchoire", tonne Philippe-Henry Honegger. Pour l'avocat des parents, plusieurs éléments posent question. "Quand les parents sont allés chercher leur enfant, la crèche leur a remis leur petite fille toute habillée et préparée. Ce qui est inhabituel, au même titre que le conseil de donner un médicament anti-douleur pour les dents de leur fille, alors même qu'elle ne fait pas encore ses dents", souligne-t-il. 

Pendant ce temps, l'état de santé de la petite fille ne s'améliore pas. À en croire le représentant de la famille, "Imed et Loubna constatent l'apparition de nouvelles traces, un jour après avoir vu les premières blessures". D'après Philippe-Henry Honegger, "la crèche ne s'est pas inquiétée, alors que les parents les ont appelés pour tenter de savoir ce qu'il s'est passé ce soir-là". Réponse insuffisante : Imed et Loubna se rendent au commissariat. Ils déposent plainte contre X pour "violences sur mineur". Les policiers leur délivrent alors un document pour faire constater les blessures de leur enfant par un médecin agrée. Résultat : "deux jours d'interruption temporaire de travail pour l'enfant (NDLR : l'unité utilisée pour évaluer les blessures physiques)".

À ce stade, les parents sont persuadés que l'enquête poursuit son cours. Ce n'est pourtant pas le cas, selon l'avocat de la famille. "Une dizaine de jours après les faits, personne n'est allé interroger le personnel de la crèche. La police n'a pas repris contact avec les parents. C'est à ce moment-là que les parents ont décidé de me contacter. Normalement, dans une enquête, on va interroger le personnel et les autres parents. Soit le jour-même ou au maximum deux jours plus tard", s'indigne Me Honegger. Le conseil de la famille recontacte les policiers. Il se voit répondre "qu'ils vont s'occuper de cette affaire mi-novembre, mais pas avant, car ils n'ont pas le temps". 

Le procureur de la République saisi

Insatisfait par la réponse judiciaire, l'avocat saisit les services de la procureur de la République. Fin septembre, il se rend directement au tribunal judiciaire de Bobigny. Le représentant d'Imed et de Loubna y dépose une plainte, en mains propres. Ici encore : une plainte sans effet, d'après le conseil. "Il ne s'agit pas d'incriminer les services de police ou de la procureur de Bobigny. Là, ce qu'on veut dénoncer, c'est qu'il n'y a pas les moyens pour que les choses soient faites dans les temps. Montrer que le temps de latence n'aura pas empêché la déperdition des preuves, mais aussi alerter sur le fait qu'il s'agit de deux jours d'ITT sur un petit enfant. Ce n'est pas rien et c'est pour protéger aussi d'autres parents de la mésaventure subie par mes clients", se défend-t-il.

La mairie de Livry-Gargan se dit impuissante : "Ça ne relève pas de notre commune, il s'agit d'une crèche privée", prévient le cabinet de Pierre-Yves Martin, maire (divers droite) de la ville. De son côté, le parquet n'a pas confirmé l'ouverture d'une enquête.

Quant à l'établissement mis en cause par les parents, sollicité ce jour à deux reprises, il n'a pas donné de réponse pour le moment. 

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