Interpellation violente de Gabriel à Bondy : son avocat demande la suspension des 4 policiers

Alors que le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner a demandé que "la lumière soit faite" sur cette affaire, l’avocat de Gabriel, maître Stéphane Gas demande au préfet de police de Paris la suspension des quatre policiers impliqués.

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L’avocat du jeune Gabriel, l'adolescent de 14 ans blessé lors de son interpellation à Bondy dans la nuit du 24 au 25 mai dernier, a écrit hier à Didier Lallement, le préfet de police de Paris.

Cela permettrait d'éviter que les faits dénoncés se reproduisent une nouvelle fois

Dans ce courrier que nous avons pu lire, Maître Stéphane Gas lui demande de suspendre administrativement les quatre fonctionnaires mis en cause par Gabriel. "Je demande d'initier toute procédure afin que les policiers ayant exercé des violences sur Gabriel D.  fassent l'objet d'une suspension administrative immédiate". Cette suspension ajoute-t-il ne "préjugera en rien des conclusions de l'enquête administrative, mais permettrait d'éviter que les faits dénoncés se répètent une nouvelle fois sur un autre habitant de la Seine-Saint-Denis".

Contacté par téléphone, Maître Gas est catégorique: "Les supérieurs hiérarchiques des policers auraient dû le faire. C’est totalement incompréhensible" dénonce-t-il. Et de poursuivre, " d'ailleurs, lors de sa conférence de presse, le ministre de l'Intérieur a déclaré hier qu'il avait lui même des doutes. Si on arrive à un stade où même le ministre de l’Intérieur est troublé et qu’il n'y a pas de suspension administrative, alors il faut que l'on m'explique quand il y a des suspensions administratives?", s'exclame-t-il.

La lumière sera faite et les déclarations des policiers sont en ce moment confrontées aux expertises médicales

Hier lors d’une conférence de presse, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner s'est dit "troublé" par les "témoignages" autour de l'arrestation de Gabriel à Bondy en Seine-Saint-Denis, le 25 mai dernier. L'affaire Gabriel "a marqué de nombreux Français. Je suis moi même troublé par les témoignages que j'entends", a-t-il ajouté. Des mesures pour améliorer la déontologie des forces de l'ordre et une "tolérance zéro" du racisme au sein de la police ont été annoncées par le gouvernement.

Une interpellation violente

L'adolescent avait été interpellé par quatre policiers, dans la nuit du 25 au 26 mai, alors qu'il tentait de voler un scooter. Selon la police, il aurait "fait une chute" et se serait "rebellé" lors de son arrestation. Gabriel assure quant à lui avoir reçu trois à quatre coups de pieds au visage par un policier, alors qu'il était au sol, maîtrisé et menotté. Il dit aussi avoir reçu un coup à l'arrière du crâne sans pouvoir identifier précisément l'auteur.

Il souffre d'une fracture maxillaire étendue à l'os de l'œil gauche. Le jeune garçon a été opéré à l'hôpital Necker. Selon son avocat, Gabriel est toujours extrêmement choqué. 

Deux plaintes visant les policiers ont été déposées, l'une par sa famille, le 27 mai auprès de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) et l'autre par Maître Gas le 2 juin auprès du parquet de Bobigny. Les quatre fonctionnaires de police sont visés par une enquête de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN). Ils n'ont pas été suspendus.

Rassemblement prévu aujourd'hui à 18 heures contre les violences policières

SOS racisme a appelé à manifester en hommage à George Floyd et pour combattre le racisme dans la police. Des syndicats comme la CGT, l'Unsa, FSU, des partis politiques, EELV, le PCF, LFI ou le PS se sont associés à cet appel.


Le rassemblement n'est pas autorisé en raison de la crise sanitaire, mais toléré et ne donnera pas suite à des poursuites selon le ministre de l'Intérieur.

Mort d'Adama Taoré

Dans une conférence de presse, tenue ce mardi, la sœur d'Adama Traoré appelle à une nouvelle mobilisation nationale samedi prochain, le 13 juin,pour réclamer justice pour son frère. Il est mort en 2016 après une interpellation de la gendarmerie dans le Val-d'Oise.

Aujourd'hui Assa Traoré la soeur d'Adama a refusé l'invitation de Nicole Belloubet, la minsitre de la justice.

 

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