Huit militants du collectif "Sauvons les Jardins Ouvriers d’Aubervilliers" sont convoqués au tribunal de Bobigny. Ils sont poursuivis pour entrave aux travaux publics alors qu'ils protestaient contre l’installation d‘une piscine d’entraînement et de son solarium en vue des Jeux Olympiques 2024. Leurs soutiens se mobilisent.
Leur action remonte au 2 février 2022. Au petit matin, des militants s’étaient enchaînés aux machines afin d’empêcher le début des travaux. Le chantier du solarium de la piscine olympique avait alors déjà amputé une partie des 10.000 mètres carré des jardins ouvriers installés à Aubervilliers depuis un siècle. Cet équipement est destiné à l’entraînement des athlètes et doit être livré pour les Jeux Olympiques de Paris en 2024. Les militants contestaient l’installation du solarium.
Une action relatée en images dans l'un de leurs derniers tweets.
Emmenés de force par la police, les "Jadistes" comme ils se surnomment, avaient ensuite passé près de 33 heures en garde à vue. Ils sont poursuivis pour entrave aux travaux publics. Ce vendredi 2 septembre, ils comparaissent devant la 16eme chambre correctionnelle du Tribunal de Bobigny. Ils risquent jusqu’à un an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende.
Entre temps la justice leur a pourtant donné raison, le projet d'aménagement a dû être modifié supprimant le solarium. La remise en état des parcelles détruites a également été demandée.
Sur leur fil twitter, ils détaillent déjà leur ligne de défense.
Mobilisation festive sur le parvis du tribunal
Dès 11h, une centaine de militants écologistes, syndicalistes et soutiens de ces défenseurs de l'environnement ont investi le parvis du tribunal de Bobigny. Des petit barnums ont été installés et des affiches de différents élus locaux ont été accrochées car pour les "jadistes" les coupables ce sont eux.
Ce n’est pas à nous d’être jugés, c’est à l’Etat d’être jugé pour non action climatique ce qui a déjà été fait sur d’autres choses.
Youn, militant écologisteFrance 3 Paris Ile-de-France
Youn explique son état d'esprit à quelques heures de sa comparution : « On ne sait pas à quelle sauce on va être mangés, on ne sait pas quelle sera la décision du tribunal. On espère une relaxe. On trouve cela scandaleux d’être devant la justice alors qu’on essaie juste de lutter pour le climat et l’avenir de nos enfants. » Une autre jeune militante qui avait participé à cette action déclare : "Je suis en colère d'être amenée à comparaître et à être jugée pour avoir bloqué un chantier qui et illégal."
Ils estiment leur action légitime contre la bétonisation des sols, un des fléaux qu'ils dénoncent dans notre région.