La cour administrative d'appel de Paris a donné jeudi son feu vert au projet de piscine d'entraînement d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) en vue des JO de Paris 2024, dont la nouvelle mouture préserve les jardins ouvriers attenants.
"Deux permis modificatifs sont intervenus, qui ont profondément modifié le projet d'origine en supprimant d'abord le restaurant initialement prévu, puis les équipements qui devaient empiéter sur le périmètre des jardins ouvriers, en particulier la plage minérale, l'espace forme et bien-être et le solarium qui figuraient dans le premier projet", a indiqué la cour d'appel de Paris.
Situé près de Paris, le centre aquatique doit être finalisé à temps pour permettre aux athlètes olympiques de s'y entraîner avant les épreuves, avant d'accueillir le grand public à l'issue des JO.
Mais sa localisation initiale, à cheval sur des jardins ouvriers centenaires, avait suscité l'ire de défenseurs de l'environnement qui ont engagé un bras de fer judiciaire.
"Cette décision est une victoire car elle prend acte du fait que les jardins sont sanctuarisés, le permis ne touche plus à ces espaces verts", a réagi Ziad Maalouf, un des jardiniers à l'origine des recours, aux côtés de deux associations de défense de l'environnement.
"J'appelle Grand Paris Aménagement à pendre acte de cette décision et à reconstituer ces jardins détruits", a-t-il ajouté.
Pas de solarium
Pour obtenir cette validation, la ville d'Aubervilliers, obligée de revoir sa copie, a présenté au juge une nouvelle mouture du projet.
Elle a pour cela exclu l'objet de toutes les crispations: la construction d'un "solarium", sorte de terrasse minérale grignotant 4.000 m² de parcelles vivrières sur les 2,5 hectares (25.000 m²) des Jardins des Vertus.
Les opposants voyaient dans cet équipement annexe un symbole de la "bétonisation" qui asphyxie davantage les villes, à rebours selon eux de l'urgence écologique.
"Il n'y aura pas de construction, le projet a été abandonné. Le solarium ne se fera pas", a affirmé jeudi la ville d'Aubervilliers à l'AFP.
"Conséquences difficilement réversibles"
Ces travaux auraient causé "des conséquences difficilement réversibles" dans ce "noyau primaire de biodiversité", avait estimé le juge des référés en mars, sommant la ville d'arrêter immédiatement cette partie du chantier. Les jardins concernés avaient déjà été détruits par les tractopelles.
"Conformément à la décision du juge, il y a eu une remise en état pour éviter l'effondrement" du secteur, impliquant le comblement de fontis, des effondrements du sol en surface, a expliqué la Ville.
Il reviendra à Grand Paris Aménagement, propriétaire du lieu, de décider de l'utilisation de ce terrain, accolé à d'autres parcelles de verdure demeurées intactes, a-t-elle ajouté.
Sur l'autre partie du site, "deux grues se sont installées courant juin pour préparer la reprise des travaux", a-t-elle ajouté. Le terrassement est "en cours d'achèvement" et le gros-œuvre doit démarrer "d'ici fin juillet".
La livraison de l'équipement est prévue en "avril 2024", juste à temps pour les Jeux (26 juillet-11 août).