Les travaux de construction de la piscine d'entraînement pour les athlètes des JO de Paris-2024 située à Aubervilliers vont pouvoir reprendre. Ce mardi 23 novembre, la cour administrative d'appel de Paris a levé la suspension du permis de construire.
Les juges ont tranché. Dans un communiqué, la cour administrative d'appel de Paris a confirmé la reprise des travaux. "Le juge des référés a accédé à la demande de la commune d'Aubervilliers et levé les effets de la suspension qu'il avait ordonnée le 20 septembre, ainsi que l'injonction de mettre fin aux travaux concernés. Les travaux du centre aquatique peuvent donc légalement reprendre", a précisé la justice administrative.
Cette juridiction, compétente pour trancher les contentieux liés aux JO, a estimé avoir obtenu suffisamment de gages de la part de la Ville d'Aubervilliers, porteuse de ce futur équipement qui sera accessible au grand public après l'évènement sportif mondial.
Le projet de restaurant a été abandonné au profit d'un "espace forme et bien-être"
La ville d'Aubervilliers après la suspension des travaux, a proposé un permis de construire modificatif et des changements dans le projet, à commencer par la suppression d'un restaurant annexe à la piscine, désormais supprimé au profit d'un "espace forme et bien-être".
La construction de la piscine entraînerait la destruction de 4000 m2 de jardins ouvriers
Pour les opposants au projet, ces changements sont toujours jugés insuffisants. Trois jardiniers et deux associations de défense de l'environnement sont à l'initiative de la procédure d'urgence contre le projet, qui implique la destruction d'environ 4000 m2 de parcelles de jardins ouvriers, vieux d'une centaine d'années.
Ils dénoncent aussi l'artificialisation des sols dans une zone déjà densément peuplée et demandent la révision complète du projet, dont le solarium qui empiète sur les potagers.
Le feu vert accordé au chantier "est la démonstration que la loi olympique, qui est au-dessus de tout, sacrifie la qualité de vie des populations concernées", déplore Jean-Marie Baty, président du MNLE 93 (Mouvement national de lutte pour l'environnement).
Un projet estimé à 33 millions d'euros
Les remous judiciaires ont un autre impact pour la piscine, engagée dans une course de vitesse. Pour être estampillée ouvrage olympique, elle doit s'inscrire dans le calendrier, déjà serré. Sans quoi, il lui sera impossible de prétendre aux subventions de la Solideo (la société chargée de livrer les ouvrages pour les JO-2024), qui doit verser un tiers des 33 millions d'euros nécessaires à sa construction.
De son côté, le Comité d'organisation Paris-2024 (Cojo) avance prudemment sur ce dossier, assurant que la piscine sera utilisée si elle est prête. Dans le cas contraire, une autre solution serait trouvée, affirme-t-il. En mars, le projet de piscine olympique de Noisy-le-Sec était tombé à l'eau, aussitôt remplacé par la piscine de Montreuil comme site d'entraînement.