A 23 ans, Jordan Bardella, conseiller régional d'Île-de-France et militant de la première heure, prend la tête de la liste du Rassemblement National aux élections européennes. Le parti de Marine Le Pen fait le pari de la jeunesse.
Il n'a que 23 ans mais déjà quelques années de militantisme derrière lui, toujours à l'extrême-droite. Le jeune homme, issu d'un milieu modeste, est né à Drancy en Seine-Saint-Denis. Titulaire d'un bac ES, il a étudié dans un lycée privé de Saint-Denis. Il a ensuite étudié la géographie. Jordan Bardella est encarté au FN depuis l'âge de 16 ans. Deux ans plus tard, il devient responsable de la fédération du département. Là il dénonce "l'ensauvagement ininterrompu" d'un territoire devenu un "parc d'attraction pour délinquants".Il prend ensuite la tête du collectif du FN "Banlieues patriotes". L'objectif : défendre ceux que le FN considère comme les "oubliés" de la République. Des laissés-pour-compte qui portent aujourd'hui un "gilet jaune". Depuis le collectif a disparu. Jordan Bardella, lui, continue son ascension dans les arcanes du parti.
>> Daïc Audouit et Didier Morel l'avaient suivi lors du lancement du collectif
En 2015, il a été élu conseiller régional d'Ile-de-France. Entre-temps le Front National a été rebaptisé Rassemblement National. Jordan Bardella a pris la direction des jeunes RN, réunis dans Génération nation (ex FNJ). Clin d'oeil au mouvement radical Génération identitaire, dont Marine Le Pen a salué au printemps les actions anti-migrants.
Les neuf membres du bureau exécutif du parti d'extrême droite ont validé le choix de Marine Le Pen de lui confier la liste pour les élections européennes. Pour certains sa jeunesse est un atout pour "ce produit maison": il n'a aucun passé judiciaire et il renouvelle l'image du parti. Jordan Bardella ne cache pas ses liens avec le ministre de l’intérieur d’extrême droite italien, Matteo Salvini. Pour d'autres sa faiblesse est qu'il ne connaît pas l'appareil bruxellois.
Pour le principal intéressé, la campagne des européennes se fera autour des enjeux nationaux et le rejet d'Emmanuel Macron. Il déclare "On nous a dit "Emmanuel Macron ou le chaos" entre les deux tours de la présidentielle quand le candidat d'En Marche avait pour adversaire Marine Le Pen, "et on a maintenant Emmanuel Macron et le chaos."
Marine Le Pen reste la figure de proue du parti. Elle figurera sur la liste mais en position non éligible. Elle conserve ainsi son mandat de députée nationale. Son nom pourra donc être imprimé sur les bulletins de vote.