Des peines allant jusqu'à huit ans d'emprisonnement ont été prononcées vendredi à Paris à l'encontre de Roms de Roumanie qui avaient forcé leurs enfants à voler des téléphones portables et des portefeuilles dans les rues de la capitale.
Des peines allant jusqu'à huit ans d'emprisonnement ont été prononcées vendredi à Paris à l'encontre de Roms de Roumanie qui avaient forcé leurs enfants à voler des téléphones portables et des portefeuilles dans les rues de la capitale.
Le tribunal a manifesté une sévérité comparable à l'égard de ceux qui avaient organisé la revente des objets volés, avec des peines allant jusqu'à six ans de prison et 30.000 euros d'amende pour les receleurs. Cette décision, proche des peines requises, a été accueillie par des cris et des larmes dans le public, dont une partie a dû être évacuée de la salle d'audience.
Le tribunal correctionnel a jugé au total 20 Roumains et trois Marocains, comparés par le procureur à "des Thénardier modernes, passés à un stade quasi industriel de l'exploitation de leurs enfants". Les Roumains, qui vivaient dans des bidonvilles de Seine-Saint-Denis, étaient poursuivis pour avoir envoyé, entre 2011 et 2012, une quarantaine de leurs proches âgés de 9 à 17 ans voler à Paris et en banlieue. "Chaque mineur devait rapporter un à deux portefeuilles par jour, ou deux à trois téléphones portables", avait expliqué la présidente du tribunal, Dominique Piot, à l'ouverture du procès le 2 juin.
Les bénéfices servaient à éponger des dettes de jeu en France, ou étaient envoyés à des membres de la famille en Roumanie pour construire ou rénover des maisons. Les peines les plus lourdes ont été prononcées à l'encontre de ceux qui avaient eu recours à la violence sur ces mineurs : deux femmes et un homme ont ainsi été condamnés à huit ans d'emprisonnement, un femme et un homme à sept ans. En revanche, un jeune homme qui avait eu 18 ans en 2012 a été relaxé. Lors des audiences, il était apparu qu'il avait d'abord été victime de ce système avant de former les plus jeunes à voler. Quasiment toutes les peines ont été accompagnées d'une interdiction définitive du territoire français.